Averroès : le destin, ou comment un des plus grands penseurs musulmans a combatu « l’islamisme »
La parution d’un film iconoclaste et injurieux vis-à-vis de la religion coranique a suscité une certaine colère dans de nombreux pays à majorité musulmane. Un ambassadeur américain a même été tué en Libye. En ces temps de Choc des Civilisations qu’on nous impose, ce film (et les manifestations organisées contre lui) tombent à pic pour creuser encore un peu plus l’incompréhension entre le monde judéo-chrétien et le monde musulman. Il convient de rappeler que ceux qui mettent le plus en danger la religion sont ceux qui défendent le dogme par dessus la raison.
Ainsi, à la lumière de tels évènements, il convient de susciter la réflexion, et non l’intolérance et le mépris. Pour cela, voici un extrait du film Averroès, le Destin qui met en lumière le combat d’Averroès pour défendre la vision d’un islam tolérant et éclairé.
Le Destin est d’abord un film contre le fanatisme d’aujourd’hui. Ce n’est pas un film historique. C’est pourtant un film avec palais, auberges, ruelles, costumes médiévaux. En effet, quatre ans après que son film L’Emigré ait été interdit par la censure islamiste, Youssef Chahine, cinéaste égyptien de 71 ans, né à Alexandrie d’un père d’origine syrienne et d’une mère d’origine grecque, marié à une Française, francophone, a voulu faire un film divertissant sur un sujet grave.
Le héros du Destin, In Rush dit Averroès, philosophe arabe né à Cordoue en 1126, mort en exil à Marrakech en 1198, premier médecin de la Cour en 1182, exégète du Coran, commentateur d’Aristote, est un juste, victime du fanatisme religieux. Le lieu, c’est Cordoue, rayonnante alors des travaux de nombreux savants qui traduisent les œuvres de l’Antiquité, riche de l’activité des musulmans, des juifs, des chrétiens, des gitans qui vivent joyeusement ensemble sous l’autorité des califes Almohades.
L’affiche du film montre des livres qu’on brûle. Elle indique le fil conducteur de l’histoire. Le film s’ouvre sur un bûcher, en France, où se consument un homme et les livres d’Averroès qu’il a traduits, et se ferme sur un autodafé des livres d’Averroès, à Cordoue ; celui-ci est inutile car des exemplaires ont été sauvés par le fils du calife qui les a déposés en Égypte après une périlleuse chevauchée.
« La pensée a des ailes. Nul ne peut arrêter son envol » peut on alors lire sur l’écran. Des livres détruits aux livres sauvés, que de péripéties entre ces deux scènes !
La plus grande partie de l’histoire se déroule à Cordoue autour de trois personnages. D’abord Averroès, un sage, érudit, chaleureux, généreux, bon vivant ; puis le calife Al-Mansour, sorte de despote éclairé, orgueilleux, chagriné par ses deux fils, d’une très grande beauté, dont l’un ne pense qu’à la philosophie, l’autre à la danse et à l’amour d’une gitane ; enfin le cheikh Riad chef d’une secte de fanatiques qui veut ligoter la société andalouse par une application rigoriste du Coran. Le film est construit sur l′ affrontement entre les obscurantistes qui veulent s’emparer du pouvoir par tous les moyens, et les stratagèmes des amis d’Averroès pour sauver ses livres et leur conception de la vie fondée sur la connaissance, la tolérance, le partage et l’amour. Chahine est engagé auprès de son héros dans un combat contre tous les intégrismes.
L’idée du film est d’ailleurs enracinée dans la réalité de Égypte actuelle. L’acteur Hani Salama, interprète du fils cadet du calife a été fanatisé par une secte. « En trois séances il était devenu un zombie. Je me suis plongée dans les études sur le fonctionnement des sectes, sur le lavage de cerveau. Et avec l’aide d’amis, j’ai entrepris de le sortir de cet état. Le scénario du Destin est né de cette expérience. Mon film attaque les puissants qui veulent contrôler la pensée, ce qui est le cas dans mon pays » .
« S’il y a un message dans le Destin, c’est celui-là : il faut se lancer dans la bataille. Averroès incarne ce que je prône depuis toujours : l’ouverture vers l’autre » Youssef Chahine, interview à Télérama, 15 octobre 1997.
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est-ce qu’on peut encore croire que l’adjectif “judéo-chérien” a un sens ?
y’a des arguments pour, et des arguments contre. Voulez que je vous dise ce que vous voulez entendre?
HARKIS LES CAMPS DE LA HONTE : lien vers http://www.dailymotion.com/video/xl0lyn_hocine-le-combat-d-une-vie_news
En 1975, quatre hommes cagoulés et armés pénètrent dans la mairie de Saint Laurent des arbres, dans le département du Gard. Sous la menace de tout faire sauter à la dynamite, ils obtiennent après 24 heures de négociations la dissolution du camp de harkis proche du village. A l’époque, depuis 13 ans, ce camp de Saint Maurice l’Ardoise, ceinturé de barbelés et de miradors, accueillait 1200 harkis et leurs familles. Une discipline militaire, des conditions hygiéniques minimales, violence et répression, 40 malades mentaux qui errent désoeuvrés et l’ isolement total de la société française. Sur les quatre membres du commando anonyme des cagoulés, un seul aujourd’hui se décide à parler.
35 ans après Hocine raconte comment il a risqué sa vie pour faire raser le camp de la honte. Nous sommes retournés avec lui sur les lieux, ce 14 juillet 2011. Anne Gromaire, Jean-Claude Honnorat.
Sur radio-alpes.net – Audio -France-Algérie : Le combat de ma vie (2012-03-26 17:55:13) – Ecoutez: Hocine Louanchi joint au téléphone…émotions et voile de censure levé ! Les Accords d’Evian n’effacent pas le passé, mais l’avenir pourra apaiser les blessures. (H.Louanchi)
Interview du 26 mars 2012 sur radio-alpes.net
cela mériterai un article. Je pense qu’il ne faut pas oublier que la France est généralement ingrate avec ceux qui la défendent le mieux.