Jean-François Copé, le sionisme et le racisme
Jean-François Copé était l’invité de France Inter le 25 juin 2012, au micro de Patrick Cohen. Lorsqu’un auditeur le questionne sur les accointances possibles entre l’UMP et le FN, Jean-François Copé se défend de toute alliance électorale avec ce parti. Et pour faire diversion, il en profite pour mettre un petit taquet au PS…
Sauf que l’argumentaire tourne à l’escroquerie intellectuelle. Jugez plutôt :
Jean-François Copé : du côté du PS, ils n’ont pas cet état d’âme-là, puisqu’ils s’allient avec le Front de Gauche de Mélenchon. Nous, on ne fait pas d’alliance avec l’extrême droite. Eux, ils font une alliance avec l’extrême gauche.
Patrick Cohen : C’est la même chose ?
JFC : Bien sûr que c’est la même chose ! Quelle est la différence entre les propos d’un Mélenchon extrêmement agressif qui explique sans rire que Cuba, c’est pas une dictature ? C’est la même chose.
PC : Non, mais je peux vous donner une différence : c’est que le Front de Gauche est un parti anti-raciste.
JFC : Ah bon ? Ah bon ?
PC : Ce qui n’est pas le cas du Front National.
JFC : Et quand Mélenchon associe au Front de Gauche des groupuscules qui tiennent des propos antisionistes par exemple, il n’y a pas de problème avec ça ?
Voici donc Jean-François Copé pris en flagrant délit d’inversion des valeurs. D’après lui, l’antisionisme serait du racisme. Quelle malhonnêteté ! Rappelons que l’antisionisme est né de la solidarité envers les palestiniens : il est né en réaction à la ségrégation quotidienne qu’ils subissent de la part d’Israël, c’est donc une idéologie anti-raciste à la base. Ce n’est pas une idéologie CONTRE les juifs israéliens, c’est une idéologie POUR le droit des palestiniens à vivre dignement.
En revanche, le sionisme est une idéologie racialiste, car Israël traite différemment ses citoyens selon ses origines (ethniques, religieuses, …). Comment Jean-François Copé a-t-il pu commettre une telle malfaçon ? Imaginez que nous transposions ses propos à tout autre épisode historique comportant une occupation, une ségrégation…
En réalité, Jean-François Copé essaie d’utiliser une corde qui commence à être plus qu’usée : celle de l’amalgame antisionisme = antisémitisme. Lamentable !
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Tu as plusieurs formes d’antisionismes. L’ami Lior n’est pas là pour en débattre avec nous des définitions d’usage, dommage ( invitons-le un de ces quatre devant une caméra tiens). Celle dont tu parles fait référence pacifistes qui réclament à la fois l’émergence d’un état Palestinien et une certaine remise en cause d’une faction de responsables Israéliens qui ont eux-mêmes ultra-communautarisés la société israélienne. Puis, tu as celui des islamistes radicaux- qui ont la sympathie de quelques néonazis- qui veulent vraiment détruire Israël, au nom de l’antisionisme ( ceci parce qu’ils voient derrière l’implantation d’Israël celle de l’Occident). Pour ma part j’ai une préférence pour le mouvement post-sioniste, aux yeux duquel l’existence d’Israël n’est plus à remettre en cause et qui doit passer au stade supérieur- c’est-à-dire en donnant une vraie image d’état qui respecte tout à fait la souveraineté de son voisin et le considère en égal, en ami.
Oui ; ceci dit, Copé ne fait pas de distingo, lui. Ce qui lui permet d’assimiler le mouvement pro-palestinien à une forme de racisme…
Pour ma part, afin d’éviter la confusion, je me revendique de l’alter-sionisme. Quenelle de 172 !!!
Copé est au bord du gouffre de toute façon. Il s’est tué avec son ennemi intime.
J’aime beaucoup l’idée du post-sionisme. Je la reprendrai.
Merci pour cette petite perle JahRaph ! Comme dirait Brassens, “quand on est con” …
http://www.saphirnews.com/Israel-des-femmes-ethiopiennes-sterilisees-par-les-autorites_a15918.html
CQFD : en Israël, les Ethiopiens ne sont bons que pour se faire exploiter et embrigader dans l’armée, mais pas pour se reproduire. Il y a évidemment plus que 40 cas – il est question d’un reportage dans un seul centre – puisque la contraception par injection commence en Afrique.
D’où 50% de natalité en moins en 10 ans.
NB : ces Ethiopiens ont été convaincus d’être juifs 1) par des évangélistes et voyageurs au XIXe alors qu’il y avait au contraire parmi eux des prêtres et des moines et qu’ils n’ont jamais repris le Talmud pourtant présent chez les juifs du Yémen à côté 2) en 1975, alors que l’immigration en Israël commençait à se tarir.
Bonjour szz,
L’histoire des Falachas (ou Beta Israel comme ils se nomment eux-même) est passionnante, et un peu plus complexe que ce que vous en dites ici. Sur ce sujet, je conseille l’excellent livre “Les Enfants de la Reine de Sabah” de Daniel Friedmann. Leur “hébraïté” n’est pas à remettre en cause, à mon avis ; leurs rites sont très anciens, et remontent à AVANT Moïse et le départ d’Egypte (cf. leur façon de célébrer Pessah).
Leur sort en Israël était peu enviable ; ils ont été forcés à pratiquer un rite de conversion à leur arrivée en Israël, et ils furent parqués dans des habitations peu salubres, à part du reste de la population. Néanmoins, si le pouvoir central n’a pas été tendre avec eux, il faut souligner le travail social de nombreux israélien qui ont tenter de mieux les intégrer, éduquer, soigner, etc.
Cordialement,
PS : sur l’histoire du judaïsme et du christianisme en Ethiopie, je recommande également le livre “Le Mystère de l’Arche Perdue” de Graham Hancock, vraiment très intéressant