Livre : « Pour un idéal démocratique », de Rémy Mathieu
Après un premier opus sur la création monétaire, sujet éminemment important et mal connu du grand public, Rémi Mathieu nous a concocté un second manuel sur la démocratie. Sujet de réflexion non moins complexe, tant le glissement conceptuel de ces deux derniers siècles a fini par substituer de notre conscience collective un régime aristocratique (à ne pas confondre avec la noblesse) en un idéal démocratique. Il convient donc de s’interroger : de quelle démocratie parlons-nous exactement ?
Ce fascicule prend comme point de départ, la baisse générale de la confiance accordée à nos représentants, toute tendance politique confondue et souligne le désintérêt croissant des citoyens pour la politique. Et pour cause, tout comportement privé de conséquences s’éteint. C’est mécanique. Comment s’étonner alors du sur-investissement de la sphère privée alors même qu’aucune volonté politique populaire ne parvient à s’objectiver ?
Mais voici le « hic » : d’un côté nous expérimentons quotidiennement notre impuissance politique. De l’autre nous maintenons en vie des croyances « infantilisantes », qui voudraient par exemple que seuls les professionnels de la politique soient aptes à connaître ce qui est bon pour nous.
Il est alors nécessaire de reposer les bases conceptuelles et historiques et de s’interroger sur les causes de cette démission de l’espace publique. Au minimum, pour cesser de fustiger les conséquences tout en choyant les causes qui leur donnent vie. Une analyse au premier degré nous pousse à croire que rien n’y fait, l’Homme est ainsi fait, il est corruptible, il cache secrètement en lui un fantasme infantile et frustré de domination, d’omnipotence, tapi dans l’ombre, qui se décompenserait dès que la possibilité lui serait offerte. Ainsi l’impuissance politique objective donne la coloration à ces croyances subjectives. Même si ce type de raisonnement n’est pas totalement inexacte, il n’en reste pas moins tout à fait insuffisant pour en conclure par cette résignation.
S’il semble naturel d’attribuer les déviances de l’Homme à des causes internes (ses prédispositions intrinsèques), force est de constater que nous minimisons bien trop souvent l’effet du contexte dans lequel s’exprime son comportement. Autrement dit, les effets que peuvent avoir sur nous et nos représentants, les institutions. Institutions qui, rappelons-le, fixent le cadre dans lequel s’expriment nos comportements.
Tout aussi essentiel à savoir : nous n’aimons pas le vide. S’il est nécessaire de dénoncer les fausses croyances, les raisonnements incertains, les attitudes inadaptées, il l’est tout autant d’en fournir des substituts, d’apporter de nouvelles réponses à ces interrogations devenues orphelines.
C’est là tout l’intérêt de ce manuel : fournir une grille de lecture différente de celle dont nous sommes accoutumés, apporter la contradiction nécessaire au dépassement de nos actuelles croyances, redonner aux mots leur sens originel, interroger la pertinence de nos certitudes et pointer du doigts les déterminismes institutionnels des dérives socio-économiques et politiques que nous ne cessons de constater.
Après cela, il est fort à parier que vous ne verrez plus les choses de la même façon et que l’actuelle résignation emboîtera progressivement le pas à un activisme politique. Chacun à son niveau. Mais il ne saurait y avoir de mouvement social sans espoir, sans nouvel objectif à poursuivre. Et c’est exactement ce que devrait vous procurer la lecture de ce livret numérique.
“Pour un idéal démocratique” : à faire tourner aux non-initiés.
Le Cercle des Volontaire remercie Rémy Mathieu pour cette initiative ! Bonne continuation à toi !
Ugo Passuello
Quelques citations présentes dans l’ouvrage :
« Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n’ont pas de volonté particulière à imposer. S’ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet État représentatif ; ce serait un État démocratique. Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. » Abbey Siéyes, un des principaux fondateurs de la constitution.
« C’est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser; il va jusqu’à ce qu’il trouve des limites. Qui le dirait ! La vertu même a besoin de limites. » Montesquieu, philosophe.
« Une société bien organisée est celle où le petit nombre fait travailler le grand nombre, est nourri par lui, et le gouverne. » Voltaire, philosophe, conteur, mais aussi riche marchand d’armes et d’esclaves.
« Ce que j’apprécie (dans l’Europe d’aujourd’hui) c’est qu’elle soit à l’abri des aléas de l’humeur de l’électorat et qu’elle soit éloignée des contraintes électorales » Mario Monti, Président du Conseil italien, conseiller international de Goldman Sachs.
« On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré. » Albert Einstein, physicien.
“Toute vérité passe par trois stades: en premier lieu, on la ridiculise; en deuxième lieu on s’y oppose violemment; enfin on l’accepte comme si elle allait de soi.” Schopenhauer, philosophe.
Sommaire :
1ère partie : Les règles définissent les limites
2ème partie : Qui détient le pouvoir ?
3ème partie : Un exemple concret, la construction européenne
4ème partie : Quelques précisions nécessaires
5ème partie : La cause des causes
6ème partie : Trois manières de gouverner
7ème partie : Une assemblée constituante tirée au sort
8ème partie : Des objections ?
9ème partie : Et tout devint possible
10ème partie : Les 7 vices de l’élection, les 11 vertus du tirages au sorts
Lire “Pour un idéal démocratique”.
(212)