Berlin en 36
De grands discours en seules réponses
Au mal de vivre dégueulé
Par quelques êtres dépassés.
D’humanité, pas même une once.
La répression pour seul objet.
Quand un gamin sort de sa cage
Et ose montrer son désarroi,
On stigmatise le hors la loi,
Ses origines et son langage.
On oublie vite. Et toi et moi…
Et nous remonte la catharsis
d’un printemps Berlinois 36.
Dans une crise en liberté,
Un relent d’inhumanité.
Vautrés dans nos acquis moraux,
On oublie vite, nous sédentaires,
Conventionnels, réactionnaires,
Persuadés d’être les “normaux”,
ce qu’est la quête d’une nouvelle Terre.
Alors on parque et on entasse
De bidon-villes en villes bidon.
On assassine à doux tisons,
Droits dans nos bottes, l’espoir en masse.
Surtout mater la rébellion.
Et nous remonte la catharsis.
J’ me sens à Berlin en 36,
Quand l’espoir d’une nation brimée
Passe par haine et sécurité.
La peur conjuguée au pouvoir,
L’économie au possessif,
La loi et l’ordre à l’agressif,
Les sentiments juste à l’avoir,
La politique au moi jouissif.
Même si les mots ont évolué :
“Travail, Famille et puis Patrie”
Spéculation, Baise et Ethnie,
Le sens lui n’a jamais changé.
C’est l’être humain qui perd ici.
Et nous remonte la catharsis.
J’ai peur de Berlin en 36,
Quand un homme dans sa tour d’Ivoire
Concentre à lui seul les pouvoirs.
La Terre n’appartient pas à l’homme.
Elle l’autorise à se poser.
Mais l’homme, vénal sous ses lauriers,
Oublie sa condition de Rom
Et chasse l’intrus sans sourciller.
La république, comme un fusil,
Pointée sur le pauvre en demande,
La loi au service de l’amende.
Où te caches-tu : Démocratie ?
Sors toi de sous les dividendes !
Et nous remonte la catharsis.
Maman : est ce que c’est loin 36 ?
L’autorité sans la stature,
Moi, j’appelle ça la dictature…
(140)
Il est encore fécon le ventre de la bethimonde.
Incontestablement un très beau poème, Sébastien. Sur son actualité et sa pertinence politique, évidemment, on peut discuter. On a le sentiment que tu veux désigner Hollande comme un Hitler en puissance. Et alors, en toute logique, l’ange en face, la liberté guidant le peuple, l’âme de la résistance, ce serait la Le Pen !!!???????
Le but n’est pas tant de désigner UN homme comme étant LE nouveau dictateur, que de décrire un climat général. Une atmosphère pas sereine…
Pour ne rien te cacher, j’ai écrit ce texte il y a trois ans, sous l’ère Sakozy. Je sentais déjà ce climat nauséabond. Et je me doutais fortement que les choses empireraient. Il n’y a pas de dirigeant charismatique en Europe, mais la “fonction nationale” reparaît sous des apparences “sociales-démocrates”. Et l’on sait ce que donne le national socialisme…
D’un autre côté, j’ai aussi écrit une nouvelle il y a 12 ans qui tombe pile-poil dans le climat actuel et à venir, alors il se pourrait aussi que le “dictateur” décrit ici ne soit pas encore au pouvoir…
Excellent. Cette démocratie libérale, cette presse propagandiste dénient l’humanité (l’humain sur terre).
Puis je poster sur mon blog?
Oui reneegate…
Le but, c’est toujours le partage…
Très beau poème, Winston. Juste une remarque : même si le mot “national-socialisme” a été définitivement souillé par les nazis, il ne faut pas oublier que le socialisme national (pour ne pas employer le même mot) est porteur d’espoir en ce moment même, je pense bien sûr au Venezuela, à la Bolivie mais aussi à l’Equateur avec Rafael Correa. Exemples dont les media traditionnels se gardent bien de parler, ou alors en les déformant !
+1 Franz
Faire des poèmes sur l’Histoire
en fabulant des tours d’ivoire
Les vrais discours sans les connaitre
Oh pis zut… devrais peut-être
Lire un peu plus plutot qu’écrire