« Anaïs s’en va-t-en guerre » de Marion Gervais : de l’amour de la terre
Perdue entre les interdictions et les contraintes administratives, engagée dans une lutte à mort contre le stress et les problèmes d’argent, c’est ainsi que nous est présentée Anaïs, dont le cœur, le nez et les bras se sont tournés vers la culture des plantes aromatiques et médicinales. Ce reportage, véritable phénomène sur Internet (en témoignent ses 420 000 vues), nous plonge dans le quotidien difficile d’Anaïs et dans ses batailles successives pour parvenir à faire vivre son champ, à faire connaître ses produits et à tirer un revenu de son dur labeur.
Ce documentaire parvient tour à tour à dénoncer la situation précaire connue par les agriculteurs en dépit de leur travail acharné, à montrer l’évolution de la jeune femme dans un cadre champêtre (qui n’est pas pour rien dans le succès connu par ce film) et à montrer l’éclosion d’une personnalité forte au gré de ses rencontres, en total décalage avec le milieu du marketing parisien qu’elle devra affronter pour promouvoir son travail.
Comme le déclare Anaïs, son RSA s’évapore dans le paiement de son loyer, lui laissant très peu pour vivre le reste du mois. Mais la jeune femme n’envisage pas l’échec et fait preuve d’une grande détermination, car quoi qu’il arrive elle préfère « bosser 60h dans [son] champ que 35h à l’usine ». Ce reportage s’illustre également par la capture plus que réussie d’instants paisibles et d’une beauté rare, desquels on ressent la nécessité impérieuse d’un retour à la Terre. En somme, la vie d’Anaïs, même si elle est certainement ponctuée de nombreuses difficultés , nous délivre une leçon : la nature vaut bien tous les sacrifices.
L’objectif d’Anaïs est maintenant de devenir propriétaire de son champ, vous pouvez l’aider en cliquant ici.
Romuald Fadeau
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