Un regard cubain sur la « crise des migrants »
Nous relayons ci-dessous un article de l’hebdomadaire cubain Granma International daté du 4 septembre 2015. Il s’agit de la version internationale du quotidien Granma, journal du Parti Communiste Cubain, portant le nom du bateau qui fut utilisé par Fidel Castro, Che Guevara et 80 autres rebelles pour rentrer à Cuba en 1956 et lancer la Révolution cubaine. Il existe également une version en ligne du journal, consultable en français.
Les clandestins : voyage vers l’enfer
Ne parlez plus des « vagues » d’immigrants vers l’Europe et essayez plutôt de sauver les vies des milliers d’êtres humains en aidant véritablement l’Afrique, ce continent pillé et oublié par le dénommé « Premier monde ».
Lors des derniers mois, selon la “grande” presse et ce qu’osent dire les empires médiatiques internationaux de droite, le Vieux continent est « pris d’assaut » par l’arrivée massive sur ses territoires de clandestins venus de divers pays d’Afrique. Cependant, ces mêmes médias qui excellent dans la désinformation, dissimulent les causes réelles qui poussent ces êtres humains à fuire leur pays et à se retrouver en situation d’esclavage ou à subir des mauvais traitements lorsqu’ils arrivent en vie à ce Nord “rêvé”.
Ces médias ne diront jamais que ces femmes, ces enfants et ces hommes fuient les guerres que les Etats-Unis et l’Europe mènent en Afrique dans le but de continuer à piller ses richesses et opprimer ses populations. Ils ne diront pas non plus que l’immigration est une affaire rentable au niveau mondial pour Washington et ses alliés, et que les « aides au développement » destinées au Sud sont utilisées pour troubler l’ordre et s’emparer de tout, jusqu’aux talents, et que ces “bienfaiteurs” ne vont jamais secourir personne. D’un autre côté, les gouvernements de l’Union Européenne, avec le soutien des Etats-Unis, dépensent des sommes astronomiques pour ériger des murs et des barrières électriques, et mettre en place des moyens de répression à l’égard des immigrants, au lieu de concevoir des projets pour améliorer des conditions de vie dans les pays pauvres.
Pas un mot de la grande presse et encore moins des gouvernements de l’UE sur le nombre de militaires, de trafiquants, et d’affairistes qui voyagent en Afrique où, sous leur façade “d’hommes entreprenants et de paix”, ils encouragent les multinationales à spolier le continent.
Rappelons aussi que l’Afrique est l’une des cibles principales des braconniers et autres prédateurs adeptes du commerce illégal de faune et flore sauvages. Mais c’est tout le contraire qui se produit pour les immigrants, quand ils ont la “chance” d’arriver en vie en Europe, où ils sont traités comme des citoyens de troisième catégorie, encore davantage exploités que dans leur pays d’origine. Ces clandestins pauvres vivent une situation d’esclavage moderne et leur afflux a généré de nouvelles activités criminelles.
En espagne, le gouvernement du Premier ministre de droite Mariano Rajoy pourrait fournir les chiffres de nombreux africains qui travaillent prisonniers dans des camps, où les migrants sont le plus souvent exploités dans des conditions dégradantes.
Pourquoi alors parler de “vagues” migratoires dont l’Europe “cultivée” souffre actuellement et oublier sa totale responsabilité dans ce phénomène ?
L’Union Européenne et les États-Unis se posent en champions du monde des droits de l’Homme, alors qu’ils ne bougent pas le petit doigt pour la protection de ces milliers d’êtres humains, encore moins s’agissant de Noirs, d’Hispanos ou d’Indiens et de personnes professant leur propre religion.
Patricios Montesinos
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Je plussoie ce regard cubain et cet article.