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Vénézuéla : Hugo Chavez réélu Président

Alexis Martinez, blogueur robespierriste que nous avions interviewé à l’occasion de l’anniversaire de l’exécution de l’Incorruptible, s’est livré sur son blog Mes Élucubrations à une analyse détaillée du scrutin intitulée Vénézuela : Hugo Chavez réélu Président. C’est celle-ci que nous avons le plaisir de pouvoir partager sur le Cercle des Volontaires.


Ils étaient six candidats à s’affronter lors de l’élection présidentielle vénézuélienne :
– Hugo Chavez, le président sortant, candidat du Grand Pôle Patriotique (GPP) qui réunit une dizaine de partis de gauche autour du Parti Socialiste Unifié du Vénézuéla (PSUV) ainsi que plusieurs dizaines de milliers d’organisations sociales et politiques locales

– Henrique Capriles, candidat de la Coalition pour l’Unité Démocratique (MUD), qui réunit outre l’Action Démocratique (AD) sociale-démocrate, l’Union Républicaine Démocrate (URD) centriste et le Comité d’Organisation Politique Électoral Indépendant (COPEI) démocrate-chrétien – c’est-à-dire les partis qui ont gouverné en alternance le Vénézuéla de 1958 à 1998 -, des mouvements allant du centre-gauche à l’extrême-droite, tels Un Nuevo Tiempo (parti de centre-gauche dissident d’AD) ou encore Primero Justicia, parti libéral de droite radicale dont est issu le candidat

– Orlando Chirino, de Socialisme et Liberté (SL)

– María Bolívar, du Parti Démocratique Uni pour la Paix (PDUP)

– Reina Sequera, de Pouvoir Ouvrier (PL)

– Luis Reyes, de l’Organisation Authentique Rénovée (ORA)

Bien évidemment, personne n’attendait que ces quatre derniers bouleversent en quoi que ce soit l’affrontement entre le président sortant et son principal adversaire, représentant de l’opposition coalisée. Et, de fait, c’est bien entre ces deux grands que s’est jouée la campagne.

En tête de tous les sondages jusqu’au 25 septembre dernier avec entre 10 et 25 points d’avance sur Capriles, Hugo Chavez a été donné perdant dans une batterie de sondages en ligne des instituts Consultores21, Top Data Consultores, Predictamatica et Hercon Consultores menés entre le 26 septembre et le 2 octobre, avec entre 4 et 8 points de retard, ce qui a conduit des observateurs, notamment dans la presse européenne, à considérer que Capriles était en bonne position de l’emporter. Les méthodologies (dénoncées par leurs propres confrères vénézuéliens) et les accointances ouvertes de ces instituts avec l’opposition ainsi qu’avec les franges conservatrices les plus anti-chavistes de Colombie et des États Unis d’Amérique auraient pourtant dû inciter à ne reprendre ces informations contradictoires avec l’ensemble des autres données qu’avec une extrême prudence.

Les bureaux de vote avaient ouvert dès 6h00 du matin (10h30 GMT) et les derniers ne se sont fermés qu’à 18h51, la loi électorale vénézuélienne prévoyant que s’il reste des électeurs dans le bureau de vote après l’horaire officielle de fermeture à 18h00 (22h30 GMT), ce dernier reste ouvert jusqu’à ce que tous les présents aient pu voter. Sur près de 19 millions d’inscrits, la participation annoncée est d’environ 80%, un record pour le Vénézuéla (74,7% en 2006, 56,63% en 2000, 63,45% en 1998, 60,16% en 1993, les élections précédentes ayant eu lieu dans un contexte où plus de 35% de la population en âge de voter n’était pas inscrite).

Alors que la loi électorale du Vénézuéla interdit toute communication de résultat avant les résultats officiels, une émission de radio colombienne, Caracol, prétendit à 19h00 (environ 23h30 GMT) qu’un “résultat partiel” donnant Capriles vainqueur à 51,03% contre 48,06% à Chavez avait été publié par le Conseil National Électoral (CNE) vénézuélien, ce que ce dernier a bien évidemment démenti. Alors que les citoyens vénézuéliens en âge de voter étaient attendus dans les quelques 39 018 bureaux de vote vénézuéliens (environ 220 à l’étranger), les militaires chargés de surveiller le bon déroulé du scrutin à raison de trois ou quatre par bureau de vote (139 000 soldats mobilisés) n’ont rapporté que 15 incidents dans tout le pays, dont les responsables ont été arrêtés et remis au ministère public, ce qui contraste avec la situation d’hystérisation de ces trois dernières semaines, au cours desquelles on a parfois assisté à des affrontements violents entre partisans de Chavez et de Capriles.

Les deux principaux candidats s’étant engagés à respecter les résultats officiels, et malgré la convocation à 16h00 (20h30 GMT) par Capriles de ses partisans dans les rues de Caracas pour une marche militante, les quelques 10 000 journalistes et 190 650 observateurs nationaux et étrangers qui ont été autorisés par le CNE à vérifier le bon déroulement du scrutin dans les bureaux de vote (Armando Briquet, chef de campagne de Capriles, a d’ailleurs salué dans un communiqué officiel le fait que l’opposition, pour la première fois depuis 2000, avait réussi à avoir des observateurs dans chaque bureau de vote) ont été unanimes à constater la tranquilité et l’ambiance joyeuse dans laquelle s’est déroulé le scrutin. Le récent rapport de la Foundation for Democratic Advencement, association cannadienne reconnue d’utilité publique par l’ONU, sur les lois et pratiques électorales au Vénézuéla, qui avait mis en lumière une “transparence exemplaire” et l’absence de fraude électorale au Vénézuéla depuis 1999, s’en trouve ainsi confirmé.

La présidente du CNE, Tibisay Lucena, est intervenue en conférence de presse devant les journalistes étrangers pour confirmer que le CNE ne communiquerait de résultat qu’à partir du moment où une “tendance irréversible” se manifesterait dans le dépouillement, ce qui explique l’absence d’horaire de communication des résultats. De fait, à 1h03 (5h33 GMT), un communiqué du CNE signalait qu’ayant obtenu 54,42% de 90% des bulletins contre 44,97% pour Capriles, Chavez ne pouvait plus perdre même dans l’hypothétique cas où son aversaire remporterait l’intégralité des bulletins qu’il reste à dépouiller. Le résultat final de l’élection sera communiqué dans les heures qui viennent, mais une chose est sûre : Hugo Chavez a été réélu président du Vénézuéla.

PS :
Les militants anti-chavistes ont manifestement la dent dure et moins de trois minutes après l’annonce des résultats, voici ce qu’affichait la page Wikipedia espagnole de Chavez :

Par Alexis Martinez

Adresse de l’article original : Vénézuela : Hugo Chavez réélu président, sur Mes Élucubrations

Le sujet couvert par la chaîne Russia Today :

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