Du feu qui consume les peuples européens : Angleterre et Islande (4/6)
Quatrième volet de notre tour d’horizon de la situation des différents états composant l’Union Européenne. Zoom sur deux pays chez lesquels l’idée d’Europe est largement éloignée du fantasme et du souhait des technocrates de Bruxelles.
Pas de quoi rougir outre-manche. Bien que l’ampleur des manifestations et la situation ne soit pas autant précaire que dans le reste de l’Europe, la Reine Elizabeth entame son pain noir en matière d’euroscepticisme. La graine de la discorde vient d’y être plantée. Elle devra certainement patienter quelques temps avant de donner le fruit de la révolte que les autres pays connaissent.
Sceptique ?
Allons voir ce qu’en disent les anglais :
“La moitié des Britanniques se prononceraient pour une sortie de l’Union européenne si un référendum sur ce sujet était organisé dès maintenant, selon un sondage (effectué au mois de Mars 2013) publié par le Financial Times“. Source Le Point
La dette publique augmente de 10% par an en Angleterre tandis que parallèlement, un plan de rigueur vient d’y être adopté selon Euronews : “En attendant, les Britanniques vont devoir se serrer la ceinture. Leur gouvernement a annoncé ce mardi qu’il allait devoir mettre en œuvre 2,9 milliards d’euros de coupes budgétaires supplémentaires sur deux ans“.
Et oui ! Les anglais semblent être en proie aux mêmes problèmes que les continentaux. Qui l’eut cru ?
Monsieur Farage, un conseil à donner aux anglais et aux européens ? La réponse dans cette interview accordée à Russia Today.
Pour aller plus loin sur le sujet, voir l’interview de Nigel Farage, de 30 minutes, faite par l’avant-garde économique.
Dans celle-ci, le politicien anglais affirme qu’ “aujourd’hui, nous avons le président de la commission européenne, Manuel Barroso qui dit clairement qu’il recherchait une union fédérale pour l’Europe, avec une armée, une police, un drapeau“.
Heureux ont-ils été les anglais de comprendre, avec beaucoup de clairvoyance, le désastre économique que serait l’Euro : destruction massive d’emploi, donc destruction d’entreprise, économie tirée vers le bas, donc vers la précarité, la misère sociale, la fragilisation de la cellule familiale, augmentation de la violence et de l’insécurité, donc augmentation de la vidéo surveillance au détriments des libertés individuelles, etc.
L’Islande: l’exemple à suivre?
Et si l’exemple de l’Islande était celui à suivre ? Ou du moins à tenter de reproduire ? Certes leur “révolution” ne fut possible que par le faible nombre de leur population. L’échelle humaine est un facteur décisif à prendre en compte : bien plus facile de rassembler et de mener une révolte lorsque l’on est 320.000 dans le cas de l’Islande, qu’à 65 millions comme en France… Et après tout, qu’est ce que les banquiers ont à faire d’une île qui compte à peine la population de l’aire urbaine de Reims ? Malgré tout, le constat est là : démission d’un gouvernement au complet, nationalisation des banques, réécriture de la constitution par une assemblée constituante (là nous touchons des sujets chers à Etienne Chouard !) et voila que, comme par magie, l’économie islandaise s’est redressée d’elle-même sans une once de violence ! (Voir les différents documents présentés dans la partie 1 “Introduction et France” de notre série).
Très récemment, les diables islandais se sont mis en tête de poursuivre les responsables de la crise islandaise :
“Le procureur spécial Olafur Thor Hauksson a indiqué à l’AFP qu’il lancerait les poursuites le 24 avril contre Heidar Mar Sigurdsson et huit autres anciens responsables de la banque.
Leur procès s’il a lieu pourrait durer “jusqu’à un an”, a expliqué M. Hauksson. Il sera accusé d’avoir acheté des actions de Kaupthing grâce à un prêt de la banque, qu’il avait fait ensuite acheter par sa propre holding pour 572 millions de couronnes (3,6 millions d’euros actuellement), faisant grimper artificiellement le cours de Bourse.
M. Sigurdsson a gagné 325 millions de couronnes grâce à cette transaction réalisée deux mois avant la faillite de Kaupthing, a affirmé l’accusation.“
Enfin, aurions-nous envie de dire ! Comment se fait-il qu’une crise économique comme celle de 2007 n’ait pas encore trouvé (pour le moment… croisons les doigts !) de coupables ? Les désastres occasionnés par la crise sont visibles de tous et sur de nombreux points. Pourtant, pas de responsables… Voila qui devrait nous donner du courage, car s’il y a quelque chose dont les bank$t€rs ont peur, c’est bien de répondre de leurs actes !
(123)