L’artiste ivoiro-français Jah Prince emprisonné en Côté d’Ivoire : Paris embarrassé (NouveauCourrier)
Arrêté dans des conditions pas très claires après la prise de pouvoir d’Alassane Ouattara, Le reggaeman ivoiro-français croupit toujours à la Maca dans un contexte où les autorités françaises hésitent encore à se pencher sérieusement sur son cas.
« Le droit international proscrivant toute ingérence dans la justice d’un Etat étranger souverain, les autorités françaises ne peuvent s’immiscer dans la défense de M. Serry ». Telle est la réponse du Directeur de cabinet de François Hollande suite au courrier de saisine de Lucille Masson, conjointe de Jah Prince, artiste ivoiro-français écroué depuis novembre 2011 à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) dans des conditions pas très claires.
Jah Prince, de son vrai nom Prince Serry, est un artiste franco-ivoirien engagé qui fait de la musique reggae depuis plus de 35 ans. Il a été arrêté juste après la prise de pouvoir d’Alassane Ouattara par des douaniers à son domicile de Yopougon. Cette arrestation fait suite à sa protestation contre ces agents de la régie financière qui, dit-il, l’ont dépossédé au port d’Abidjan de son conteneur de matériel de musique d’une valeur de 300 000 euros (plus de 195 millions de CFA). Comme il continuait de dénoncer publiquement cette confiscation illégale de ses biens mettant en cause les nouvelles autorités du pays, il est alors arrêté le 21 novembre 2012 et condamné à un an de prison ferme et à 5 ans d’interdiction de territoire ivoirien pour… – tenez-vous bien – consommation de cannabis. Avant cette histoire, Jah Prince s’était par ailleurs fait remarqué par ses prises de position anticolonialistes, adossées à son album « Prisonniers de Babylone » qu’il a sorti en 2010. Ce qui lui a valu d’être taxé de pro-Gbagbo par certains.
Attitude critiquable de Paris
Alors, s’interroge sa conjointe Lucille Masson qui mobilise et frappe à toutes les portes pour obtenir sa libération, «paie-t-il ainsi sa proclamation du respect des institutions et autorités légales de Côte d’Ivoire manifestée par ses prises de position publiques contre l’ingérence extérieure et la solution militaire à la crise ivoirienne ?» Ou ne doit-on y voir qu’une saisie de biens privés par des (ex-) chefs rebelles qui s’adonnent à des trafics et se constituent des butins de guerre en dépossédant impunément d’honnêtes citoyens, assurés d’une certaine «immunité» des nouvelles autorités installées à coup de bombes ?
Au fond, Lucille Masson s’insurge contre le manque d’intérêt manifeste des autorités françaises sur ce dossier Jah Prince, contrairement à des cas antérieurs qui ont été traités avec vigueur par Paris. « Qui ne se souvient de la mobilisation des mêmes autorités françaises dans l’affaire Cassez ou encore dans la sordide affaire de l’Arche de Zoé ? Il s’agissait pourtant de citoyens français accusés de crimes de droit commun autrement plus graves… A moins qu’il n’y ait plusieurs catégories de citoyens français », charge la conjointe de l’artiste. En attendant qu’elle ait gain de cause, le père de ses deux enfants croupit toujours à la Maca, souffrant en ce moment, comme bon nombre de ses codétenus, de brûlures aux yeux suite aux gaz lacrymogènes abondamment utilisés lors de la récente tragique mutinerie dans la prison. Et même si des agents de l’ambassade de France à Abidjan lui ont rendu quelques visites, l’artiste, selon sa partenaire, ne demande que sa libération et la restitution de ses biens.
Franck-Harding M’Bra
Source : NouveauCourrier.net
Demandez la libération de Jah Princ : signez la pétition
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« Le droit international proscrivant toute ingérence dans la justice d’un Etat étranger souverain, les autorités françaises ne peuvent s’immiscer dans la défense de M. Serry ».
POURTANT
Lorsque le violeur pédophile Roman Polanski était inquiété par la justice Suisse, il semble que le ministre de l’inculture et pédophile Frédérique Miterrand a su s’ingérer dans la justice de la Confédération pour qu’il soit laissé en Paix!
Les actuels dirigeants de la France n’ont aucune dignité et il est grand temps de récupérer la notre.