Livre : Hexagone. Lorànt Deutsch occupe une place laissée vacante par les historiens
Après Métronome, l’histoire de Paris à travers les stations de métro, Lorànt Deutsch sort son nouveau livre Hexagone, et là le sujet concerne les 1 500 ans d’histoire de toute la France à travers les routes, les villes et les lieux : le sujet-concept de son ouvrage.
Ma première réaction fut un long soufflement désabusé… encore !
Encore un livre remplit d’approximations historiques, de débats historiographiques passés sous silence, un produit commercial fondé sur un concept marketing allant bénéficier d’une publicité incroyable et devenir très rentable.
Que Monsieur Deutsh ne possède pas de diplôme en la matière n’est en aucun cas le problème, l’amour et la passion de l’histoire ne s’apprennent pas sur les bancs de l’université. Par contre sa démarche n’est pas historique puisqu’il ne consulte pas les archives, il lit seulement les auteurs. Et dans son dernier livre, puisque ce sont toutes les époques et la France entière le sujet, on se demande comment il a fait pour abattre une telle charge de travail seul, entre la lecture et la rédaction.
Vous l’avez compris mon opinion personnelle n’est pas favorable à cet ancien joueur de foot devenu acteur. Mais la critique que je lui porterais, c’est de ne pas être un très bon vulgarisateur. Raccourcis qui servent une narration magnifiée et quasi-mythique, téléologismes grossiers, narration simpliste, mépris du peuple et des communautés, des courants philosophiques et religieux au profit des seules grandes figures (qui ne sont pas à négliger, mais qui ne sont pas le seul moteur de l’histoire).
Et la seule colère légitime des historiens devrait être de voir un habitué du showbiz et des plateaux télé s’attirer à lui toute la publicité. Car être historien (même sans diplôme) pour les périodes anciennes c’est du travail. Il faut connaître le Latin, l’Ancien et le Moyen Français (voir l’Anglais, l’Allemand, l’Italien pour les zones frontalières et les correspondances royales par exemple), la paléographie, (sachant que l’écriture varie d’un siècle à l’autre et que les ecclésiastes n’écrivent pas comme les administrés laïcs), la sigillographie (études des sceaux), l’archéologie, l’architecture… et j’en oublie.
Mais ce ne sont pas ces historiens qui ont protesté, les critiques qui ont littéralement plu sur Lorànt Deutsch sont politiques et lamentables de surcroît. Pas assez de la Commune de Paris dans Métronome, la mention de la bataille de Poitiers dans Hexagone. L’histoire ne possède aucun but. Jeanne d’Arc n’appartient aucunement au Front national, de même que les communistes et le Front de gauche n’ont pas souffert durant la Commune et n’en possèdent pas le monopole.
Mais en y réfléchissant de plus près, la vraie critique est à faire aux historiens universitaires. Depuis bientôt 40 ans, on ne forme plus d’historiens à l’université, seulement des techniciens, des spécialistes d’une période ou d’un lieu géographique. L’histoire est en miette, chacun travail dans son coin, les colloques universitaires proposent des programmes sans queue ni tête où l’esprit de synthèse est impossible. Dès qu’un pauvre malheureux tente, sur une période ou un lieu de faire une synthèse pour dégager une idée et un tendance, il se voit cloué au pilori. Les classiques ne vivent que par les grandes figures et l’histoire militaro-politique, les facultés envahies par les marxistes après mai 68, ne s’intéressent qu’à l’histoire sociale, économique, aux moeurs, sans jamais s’inscrire dans le politique ( et je ne parlerai pas des études sur « le genre et la sexualité » qui fleurissent un peu partout pour gangrener les programmes et budgets de recherches)
Parce que depuis plus de 40 ans plus aucun effort n’est fait par le milieu universitaire pour former des historiens qui seraient à la fois spécialistes d’un champ de recherche mais érudit sur toute les périodes. Un historien qui pourraient raconter à la fois l’histoire du peuple et de ses rois, des grandes batailles à la vie quotidienne, et qui posséderait cette érudition propre aux anciennes générations formées aux humanités (lesquelles s’avéraient être des puits de sciences et de formidables conteurs).
Où sont les Braudel, les Guillemin et les Marc Bloch ?
Il est grand temps pour les historiens de se remettre au service des citoyens. De proposer une vulgarisation rigoureuse, d’expliquer les batailles historiographiques et les théories qui s’affrontent, de rendre l’histoire compréhensible par tous et de faire partager sa passion, son savoir, au lieu de rester confiné dans l’élitisme et la sur-spécialisation. Tant que ce travail ne sera pas fait, Lorànt Deutsch continuera à vendre ses livres, dont les contenus ne sont pas de très grandes qualités, mais qui au moins partagent une passion honnête avec le plus grand nombre et occupent une place laissée vacante.
La Colombe
(396)
Avez vous réellement lu le livre ? Le livre retrace 2600 ans d’Histoire en commençant à l’arrivée des marchands Grecs à Massalia. Vous faites aussi une erreur sur l’orthographe du nom de l’auteur. Vous n’avez donc sans doute même pas eu le livre entre les mains ! Je n’irai donc pas plus loin dans la lecture de votre article et m’arrêterai aux premières lignes..
Note du relecteur : je n’ai certes pas lu le livre, mais l’orthographe donné par Wikipédia est bien “Lorànt Deutsch” :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lor%C3%A0nt_Deutsch
Je vous cite “Que Monsieur Deutsh ne possède pas de diplôme en la matière”
Bien à vous…
J’ai eu le livre entre les mains mais je n’ai lu que les chapitres concernant la période historique que j’ai étudié ( puisque c’est la seule sur laquelle je pouvais juger du sérieux des propos). Dommage de ne pas continuer la lecture de l’article puisque le propos n’est pas tant sur le livre que sur le fait que le système médiatique promeut un ancien acteur, qui écrit un livre plein de petits détails piquants mais qui ne s’inscrit pas dans une démarche historique. Et en plus cet article,défend Mr Deutsch, car les attaques politiques dont il est l’objet sont ignobles et qu’il est le seul à faire un travail de vulgarisation qui tente d’incarner l’histoire et de donner le gout de cette passion.
Quelques fautes d’orthographe (voir => voirE , chacun travail = travailLE , unE tendance , éruditS , qui pourrait (et pas AIENT), … et sans doute d’autres 😛 )
“Vous l’avez compris mon opinion personnelle n’est pas favorable à cet ancien joueur de foot devenu acteur.”
D’où sortez-vous qu’il était joueur de foot? C’est bien beau de critiquer les historiens mais si vous n’êtes même pas capable de vérifier vos informations…
Il a été recruté par le Fc Nantes dans le cadre de sport-études et il a par la suite abandonné.Il a ensuite entamé des études de philosophie et de langue hongroise. Ce n’est que plus tard qu’il a commencé le théâtre. Toutes ces sources sont vérifiables, c’est d’ailleurs un sujet dont il parle souvent en interview, sa passion pour le foot et le rêve qu’il avait enfant de devenir professionnel.
heu, et vous, qu’avez -vous publié “de très grande qualité”?
Je pense que le problème de Deutsch c’est d’éveiller les jalousies de pseudo experts inconnus et qui le resteront….
Deutsch doit être un Dieu au savoir omniscient!
ce n’est pas ce que j’ai dit.
Vous employez les méthodes du système que vous voulez parait-il pourfendre.
Parce que l’argument de ” si vous même vous n’avez pas publié de livre, alors vous n’avez pas la légitimité d’émettre une opinion ou un avis” qu’est ce c’est comme méthode? Tous les citoyens ont le droit d’exprimer leurs opinions. Vous aimez le travail de monsieur Deutsch, c’est votre droit le plus strict. Moi je dit seulement qu’un recueil de petites anecdotes, c’est sympathique mais ce n’est pas un travail historique.D’ailleurs je donne des arguments sur ce qu’il a écrit, si vous n’êtes pas d’accord, donnez vos arguments contradictoires, pas la peine de m’insulter à demi mots méprisant, ou de me prêter des sentiments de jalousie et des rêves de célébrités…
@Papy
” Vous employez les méthodes du système que vous voulez parait-il pourfendre.”
Je travaille à la DCRI, monsieur.
Bonjour,
Les historiens réagissent comme les tenants du monopole de la connaissance. Pourtant, il y a de nombreuses histoires à traiter et à révéler.
Il y eut une révolte d’esclaves, la plus grande de l’Histoire, qui aujourd’hui souffre d’oubli.
Nous avons un devoir de mémoire pour faire en sorte que les crimes du passé ne se reproduisent plus jamais.
Je me suis fait le devoir de faire en sorte que LA REVOLTE DES ZANJ sorte des pénombres de l’Histoire et que l’on rende hommage au courage de ces hommes qui se battirent pour leur liberté.
Après 1 an et demi de recherche et d’écriture, je viens de terminer le livre de cette fabuleuse révolte qui dura 14 ans, 4 mois et 6 jours. Le roman historique de 235 pages est en vente sur Amazon.fr.
Je vous invite à le lire.