Julien Assange appelle les hackers à s’unir contre la surveillance de la NSA
Nous vous proposons la traduction d’un article paru le 31 décembre 2013 sur le site www.democracynow.org
Le fondateur de Wikileaks, Julien Assange, a lancé un appel aux experts informatiques lors d’un grand rassemblement du « Chaos Communication Congress » tenu à Hambourg pour joindre leurs forces afin de résister aux intrusions des gouvernements dans les libertés et la vie privée sur Internet.
Nous diffusons les moments forts du discours ainsi que celui donné par Sarah Harrison, membre de WikiLeaks qui accompagna Edward Snowden en Russie. Nous entendrons également le journaliste indépendant et expert en sécurité Jacob Appelbaum qui révèle qu’un instrument d’espionnage utilisé par la NSA connu comme un « groupe électrogène à onde continue ». L’appareil de surveillance à distance fonctionne en binôme avec de minuscules implants électroniques pour capter des ondes invisibles d’énergie des claviers et écrans pour voir ce qui est saisi (écrit). Ça marche même si l’appareil ciblé n’est pas connecté à Internet.
Amy Goodman : Nous donnons maintenant la parole au Chaos Communication Congress, ou CCC, à Hambourg, Allemagne. L’un des porte-parole à la conférence était le membre de WikiLeaks, Sarah Harrison, qui accompagna Edward Snowden en Russie et passa 4 mois avec lui. Harrison a donné un discours après avoir reçu une longue ovation debout.
Sarah Harrison : Ensemble avec le Centre des Droits constitutionnels, nous avons intenté un procès à l’armée américaine ainsi qu’au secret d’instruction sans précédent appliqué lors du procès de Chelsea Manning. En parallèle à ces attaques, nous avons continué notre travail de publication. En avril de cette année (2013, NDT), nous avons lancé la Bibliothèque Publique de la Diplomatie Américaine, la plus grande et la plus complète base de données consultable de câbles diplomatiques américains au monde. Ceci a coïncidé avec notre émission de 1,7 million de câbles diplomatiques américains depuis la période Kissinger. Nous avons lancé notre troisième Spy Files (fichiers d’espionnage), 249 documents d’entrepreneurs du renseignement, exposant leurs technologies, méthodes et contrats. Nous avons continué à publier les « Global Intelligence Files », plus de cinq millions d’e-mails du renseignement américain, des révélations documentées sur leur espionnage des activistes à travers le globe. Nous avons publié les principales positions de négociation pour 14 pays du « Trans-Pacific Partnership » ( Partenariat Trans-Pacifique), un nouveau régime international légal qui contrôle 40 pourcent du PIB mondial.
Nous avons également obtenu l’asile pour Snowden et mis en place un fonds de défense faisant partie d’un effort plus large du « Journalistic Source Protection Defence Fund », qui vise à protéger et à financer les fonds en cas d’ennui. Ça sera un fonds important pour les sources futures, surtout quand on voit les mesures de répression aux Etats-Unis contre les dénonciateurs comme Snowden et la présumée source de WikiLeaks Chelsea Manning qui a été condamnée à 35 ans de prison, et une autre source présumée Jeremy Hammond, condamné lui à 10 ans de prison ce mois de novembre (2013, NDT). Ces hommes, Snowden, Manning et Hammon sont les principaux exemples d’une jeunesse politisée qui a grandi avec un Internet libre et veut continuer ainsi. C’est de cette catégorie de gens que nous sommes ici pour discuter ce soir, les pouvoirs qu’ils et nous avons et pourrons avoir.
Amy Goodman : Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange s’est également adressé au « Chaos Communication Congress » (CCC) à travers une vidéo depuis l’Ambassade de l’Equateur à Londres. Assange a exhorté les spécialistes des technologies de l’information à rejoindre les forces à résister aux empiétements sur la liberté d’Internet.
Julian Assange : Nous, employés du haute technologie, sommes une classe particulière, et il est temps que nous reconnaissons que nous sommes une classe qui a regardé derrière elle et compris que les grands acquis en droits de l’homme et en éducation, etc. n’ont été obtenus que grâce au dynamique travail industriel dont nous formons la colonne vertébrale de l’économie du XXème siècle. Je pense que nous avons cette capacité, et encore plus, à cause de l’interconnexion qui existe maintenant économiquement et politiquement qui est soutenu par les administrateurs du système. Et nous devons comprendre que les administrateurs du système ne sont pas seulement ces gens qui administrent un système unique ou un autre ; ce sont des gens qui administrent les systèmes. Et le système qui existe à l’échelle mondiale de nos jours est créé par l’interconnexion de plusieurs systèmes individuels. Et nous faisons tous, ou beaucoup d’entre nous, partie de ce système et nous avons un pouvoir extraordinaire dans un sens, qui est d’un ordre d’une magnitude différente au pouvoir qu’avaient les travailleurs beaucoup plus tôt dans le XXème siècle.
Et nous pouvons voir, dans les cas de fuites célèbres que WikiLeaks a permises ou les révaltions récentes d’Edward Snowden, qu’il est possible à présent pour un seul administrateur du système de provoquer un changement significatif, ou plutôt une contrainte significative, une contrainte constructive au comportement de ces organisations. Pas tant en en les détruisant ou en les mettant hors service ou bien en faisant grève pour leur faire changer de politique mais plutôt en détournant l’information d’un système d’information d’apartheid, que nous sommes en train de développer pour en faire une base de connaissances commune qui peut être utilisée pour construire et comprendre le (nouveau) monde dans lequel nous entrons.
Aujourd’hui, Hayden, l’ancien directeur de la CIA et de la NSA est terrifié à cette idée. Dans Cypherpunks [Livre publié par Julain Assange en 2012, NDT], nous y avons appelé directement l’année dernière. Pour vous donner une idée de Hayden, certainement suite à certains déclaration de moi ou d’autres : « Nous avons besoin de recrues de la génération de Snowden » a dit Hayden. « Nous avons besoin de recruter de ce groupe parce qu’ils ont les compétences dont nous avons besoin. Alors le défi sera de savoir comment recruter ces talents tout en nous protégeant de cette petite fraction de la population qui a un attachement romantique à la transparence absolue à tout prix » Et ces talents, c’est nous, n’est-ce pas ?
Alors, ce dont nous avons besoin est de diffuser ce message et entrer dans toutes les organisations, traiter avec elles, en fait. Je ne suis pas en train de dire rejoindre la CIA. Non, pas aller et rejoindre la CIA. Mais l’infiltrer. Aller sur le terrain, saisir la balle et la récupérer, avec la compréhension, avec la paranoïa que toutes ces organisations seront infiltrées par cette génération, par une idéologie qui est répandue à travers Internet. Et chaque jeune personne est instruite par Internet. Il n’y aura personne qui ne soit pas exposée à cette idéologie de transparence et de désir de garder Internet, dans lequel nous sommes nés, libre. C’est la dernière génération libre.
L’uniformisation des systèmes de gouvernements, le nouvel apartheid de l’information à travers le monde, la jonction ensemble, sont tels qu’aucun d’entre nous ne pourra y échapper dans à peine une décennie. Nos identités y seront raccordées, le partage de l’information tel qu’aucun ne pourra y échapper. Nous sommes tous en train de devenir une partie de l’Etat, que nous le voulions ou non. Alors notre seul espoir est de déterminer de quel genre d’Etat nous allons faire partie, de reconnaître notre propre pouvoir, et d’entreprendre des actions solides pour être sûrs de vivre dans un modèle de société qu’ils ont voulue et non dans un taudis en Dystopie !
Amy Goodman : le fondateur de WikiLeaks Julian Assange s’adressant au CCC qui se tient à Hambourg en Allemagne depuis, bien sûr, de l’Ambassade de l’Equateur à Londres. Il craint de faire un pas hors de l’ambassade où il est depuis un an, et d’être arrêté par les autorités britanniques et extradé vers la Suède, ou pire, vers les Etats-Unis.Un autre intervenant important ce lundi était le journaliste indépendant et expert en sécurité Jacob Applebaum qui a été à Democracy Now [Emission d’actualités et d’analyse indépendante diffusée en anglais et en espagnol aux Etats-Unis]. Dans cet extrait, il montre une diapositive avec un dispositif futuriste décrit comme un « groupe électrogène à onde continue ». L’appareil de surveillance à distance fonctionne en binôme avec de minuscules implants électroniques pour capter des ondes invisibles d’énergie des claviers et écrans pour voir ce qui est saisi (écrit). Ça marche même si l’appareil ciblé n’est pas connecté à Internet.
Jacob Appelbaum : Ceci est un « groupe électrogène à ondes continues » ou « unité de radar d’ondes continues ». Vous pouvez les détecter parce que le système est utilisé entre un et 2 gigahertz et sa bande passante va jusqu’à 45 mégahertz, réglable selon l’utilisateur 2 watts. Utilisant un amplificateur interne, un amplificateur externe rendent possible d’aller jusqu’à un kilowatt. Je vais vous laisser y penser un moment. Qui est fou maintenant ? On me dit que j’en ai pour une minute, alors je vais y aller un peu plus vite. Je suis désolé.
Voilà pourquoi ils le font. Ceci est un implant appelé « Ragemaster », faisant partie d’un dispositif qu’ils peuvent brancher sur votre moniteur. Et ensuite ils utilisent ce système de radar pour transmettre un signal. Ceci ressemble au « Great Seal bug » que Lev Theremin conçut pour le KGB. Alors il est bon de savoir que nous avons finalement rattrapé le KGB. Mais à présent avec ces ordinateurs. Ils envoient la transmission à micro-ondes et à ondes continues. Ça réfléchit la puce et ensuite ils utilisent ce dispositif pour voir votre écran. Oui. Alors il y a le cycle de vie complet. Tout d’abord, ils vous irradient, ensuite vous mourez du cancer, ensuite vous gagnez ?
OK, alors voici la même chose mais cette fois-ci pour les claviers, clés USB et connecteurs PS/2. L’idée est que c’est un réflecteur de données. Voilà autre chose, mais celui-là, le « Tawdry Yard Program », est un peu différent. C’est un signale d’alarme. Cest un truc assez effrayant. Ils ont aussi ceci pour les microphones. Remarquez en bas de page. C’est précisé que tous les composants sont pris sur étagère et ne sont pas attribuables à la NSA. A moins que vous n’ayez la photographie et la fiche produit.
Amy Goodman : C’était le journaliste indépendant et expert en sécurité Jacob Appelbaum parlant de Hamboug, Allemagne, au Chaos Communication Congress. Nous allons donner le lien à son discours complet sur www.democracynow.org
Source : www.democracynow.org
Traduction : Raphaël Berland
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Pour l’instant, la surveillance n’est pas le problème, elle existe depuis longtemps.
Rien ne nous empêche de communiquer, d’informer.
Le problème est la dictature qui se met en place.
Et pour lutter contre ce système, ce sont les gens qui sont devant leur TV le vrai problème
Ce qui concerne Assange and Amy Goodman, il me semble que l’auteur de cet article a un peu de retard. Amy Goodman comme Chomsky sont fermement opposé à toute théorie alternative sur 9/11. Va savoir pourquoi?
Assange a profil parfait de ce qu’on appelle: opposition contrôlé. Croyez-vous vraiment que l’establishment veut la peau d’Assange? Quelle grandes nouvelles a Wikileaks mis au jour? Pas grande chose qu’on ne savait déjà avant. Rien sur des dossiers vraiment chauds. Non, non, Assange sème la confusion au profit de l’establishment. Il est exactement de la même couleur comme Snowden d’ailleurs.
Pour les lecteurs maîtrisant l’Anglais je suggère le site de Webster Griffin Tarpley pour plus de détails.
Lukas, vous apportez de la confusion, non pas eux. Comme moi, vous postez tranquillement derrière un ordinateur que ces deux personnes ont alimenté ,au cout de leur vie quotidienne, en informations : beaucoup d’informations. Celles-ci créent de la confusion car elles nuancent, contredisent, nos visions du monde. Nous n’avons pas même digéré la portée des premières publications de Wikileaks, Snowden aurait, apparemment ,1.7 millions de documents. On le savait avant mais on ne pouvait le prouver : beau passage de “théorie du complot” a ‘complot”.
Au profit de l’ “establishment” ? Vous êtes ,j’en suis désolé,malhonnête ou aveugle.
Tarpley,en revanche, est au chaud a la maison comme vous et moi.
Mais comme moi, vous êtes ici, donc vous cherchez a comprendre.
Sur un malentendu…On peut.
Tetedebois: Les Pussy Riot on payées très cher pour leurs interventions. Est-ce que cela les rend plus crédibles? Est-ce qu’elles ne sont pas au mieux des idiotes utiles au service de la déstabilisation occidentale? Êtes-vous informé sur le passé d’Assange et Snowden. Connaissez-vous leur parcours? Trouvez-vous que ce parcours rend leurs actions “de haut risque” crédible? Connaissez-vous le parcours de Greenwald, lui, comme Chomsky egalement farouchement opposé à une réouverture de 9/11? Ils ont tous quelque chose en commun, ils sont tous intégré dans le système, d’une manière ou une autre. Donc je suggère quand même de vous pencher sur les analyses de Webster Tarpley (qui était en Libye, sur place, en 2011)
Notamment son regard sur l’affaire Watergate est très intéressante en lien avec l’histoire Snowden.