Espagne : « À bas les touristes »
Selon le conte médiatique, ce serait cette photo, sur laquelle on peut voir de jeunes touristes italiens dénudés sortant d’une supérette du passage Borbon dans le quartier de la Barceloneta, qui aurait mis le feu aux poudres.
Il viendra peut-être un sourire (jaune) aux habitants du quartier en lisant cette information.
En effet, il y a quelques années, le nudisme n’était pas interdit dans la « Ciutat Comptal ». Que ce soit sur la plage ou dans la ville, on pouvait croiser des gens tous nus, pas des milliers, mais cela pouvait arriver. On peut ou non être adepte du concept mais tout de même apprécier la liberté donnée aux citoyens.
Depuis peu, une loi interdit cette pratique dans l’espace public (hors plage) et les barcelonais ont assisté à des scènes parfois ridicules de policiers postés à la limite du sable pour infliger des amendes à ceux qui se risquaient à croiser le bitume en tenue d’Eve… jusqu’à 120 euros d’amende.
Mais le sujet n’est pas là. L’argument « à bas les touristes » est à nuancer et mérite quelques éclaircissements. En quelques mois, la ville de Barcelone a vu son nombre de visiteurs passer de 2 à plus de 8 millions, rien que pour les mois d’été. Il y a un peu plus de 5 millions d’habitants dans l’agglomération barcelonaise, et la ville coincée entre la mer et la montagne, a une capacité d’extension naturellement limitée.
La promesse de vacances peu coûteuses et festives attire beaucoup de jeunes touristes étrangers avec une façon de décompresser relative selon les cas. La marque « Barcelone » et « Espagne » en général promettent en effet d’heureuses réjouissances aux Européens du nord : soleil, plage, tarifs attractifs, dose d’alcool plus que généreuse, discothèque à gogo et autochtones compréhensifs. Cette tendance s’est vue accentuée par la crise. Le développement de concepts comme AirBnB a aussi permis à certains, propriétaires ou locataires, d’arrondir un peu les fins de mois.
Nombre d’expatriés à Barcelone, français ou autres, débutent d’ailleurs leur expérience en colocation, ce qui est rarement fait de façon légale et ne génère pas forcément de désagréments particuliers.
Le thème principal des manifestations, au-delà de la légalité ou non des appartements touristiques, est surtout dû aux comportements de certains touristes. Le problème n’est pas tant de se balader tout nu, mais plutôt de savoir se comporter.
Avant les jeux olympiques de 1992, le quartier de Barceloneta était peuplé d’ouvriers, de pêcheurs et de gitans et avait la réputation d’un coupe gorge. Aujourd’hui c’est une autre faune qui terrorise les habitants.
Il semble que certains visiteurs, emballés par la bonne humeur ambiante et soutenus par les techniques du marketing de masse, aient tendance à oublier certaines règles de savoir-vivre, qu’on ne manque pas, pourtant, de leur rappeler dans leur pays d’origine. Par exemple, ne pas uriner dans la rue, ne pas boire sur la voie publique et encore moins balancer les bouteilles dans les parcs ou sur les plages, ne pas crier à la mort en pleine nuit dans un quartier visiblement résidentiel, ce genre de choses que vous apprend votre maman.
La vérité c’est que les autochtones, ils en ont ras le bol d’être tolérants, ras le bol d’interrompre leur jogging pour renseigner des gens qui ne font pas l’effort de parler leur langue et ne vous remercient presque jamais, ras le bol de devoir éviter des vélos électriques lancés à toute allure sur le passage maritime, ras le bol aussi de se faire prendre en photo en train d’étendre son linge ou de devoir demander de baisser le son une nuit sur deux.
Récemment à Palma de Mallorca a surgi l’affaire des Anglaises qui offraient des faveurs sexuelles orales en échange d’open-bar, l’affaire est remontée en haut lieu et le gouvernement britannique a même publié un communiqué pour préciser que ce type de comportement ne reflète en rien l’attitude classique des jeunes filles anglaises…
Alors c’est pas qu’on n’aime pas les touristes, c’est pas qu’on est xénophobes, c’est juste qu’on en a un peu marre d’être le lieu d’accueil des imbéciles d’Europe.
Dire un mot en espagnol, saluer, laisser sa place à la vieille dame dans le métro, sourire et dire merci, juste respecter le lieu où l’on se trouve, en somme rien de compliqué, voici le sujet principal qui préoccupe, intoxique et perturbe le sommeil des Espagnols
À bon entendeur
Maryme
(741)
la décadence de notre époque,même pour un type de gauche progressiste comme moi,me laisse pantois. j’ai vu le même genre de connerie en asie,des petits connards de bourgeois qui s’imaginent tout permis dans des sociétés qui sont pourtant tolérantes mais qui ne supportent plus le modèle de la sous culture états-uniennes. sans pudeur,criard,de mauvais gout,avec strass,paillettes et cretinisation. cette époque aura certainement été la plus pauvre,la moins originale et la plus vulgaire depuis très longtemps.
C’est le modèle libertarien US par opposition au modèle libertaire classique.
L’Occident sombre dans la dégénérescence depuis qu’il a confondu Égalité et Similitude, Liberté et laisser-aller, en particulier Liberté sexuelle et libération des pulsions sexuelles.
La Liberté est le Droit inaliénable de décider de ses actes selon la Raison, et non le laisser-aller.
Je crois que la décadence se note à toutes les époques
La plus vieille inscription, disant en gros que les jeunes ne respectent plus rien, date de Platon…
Ce qui est triste surtout c’est que les personnes (et de tout âge) visitent un autre pays et passe à côté sans le voir
A force de consommer,on n’apprécie plus, à force de se protéger on ne partage plus. On part en vacances pour “déconnecter” alors qu’on ferait bien mieux de connecter justement…
Parfois j’ai envie de m’arrêter dans la rue et juste de leur demander gentiment “ça fait combien de temps que tu n’as pas parlé à un inconnu sans avoir une bonne raison ?”