Fin du processus de paix israélo-palestinien : le président israélien appelle à l’annexion de la Cisjordanie

(©Yonatan Sindel / Flash90)
C’est la fin d’une illusion : celle du processus de paix israélo-palestinien. Aura-t-il seulement existé un jour, ce processus ? Au regard de l’évolution de la carte de la région, on peut légitimement douter de la sincérité de la participation israélienne à ce processus parodique mais tragique. Et il faudrait être sourd et aveugle pour ne pas reconnaitre que cet hypothétique processus de paix est aujourd’hui mort et enterré.
Qui a donné le dernier coup de pelle ? Il s’agit de Reuven Rivlin, l’actuel président israélien, qui s’exprimait le 11 mars lors d’une conférence organisée par le journal Makor Rishon et l’Israel Democracy Institute : « La loi et la souveraineté [israélienne] doivent être appliquées en Judée et Samarie », désignant par ces termes religieux la Cisjordanie, soit l’essentiel du territoire de ce qui aurait du être la Palestine. Rappelons que le président israélien est partisan de longue date de l’annexion de la Cisjordanie (et de l’octroi d’une certaine citoyenneté aux Palestiniens).
Raphaël Berland
Sources :
THE PALESTINE CHRONICLE (13 mars 2018)
Palestinians Reject Israeli President’s Call to Impose Sovereignty over West Bank
PARS TODAY (13 mars 2018)
Israël veut annexer la Cisjordanie
TIMES OF ISRAEL (12 mars 2018)
Rivlin : notre démocratie peut résister aux attaques contre les institutions
SPUTNIK NEWS (31 décembre 2017)
Vers l’annexion de la Cisjordanie par Israël ?
LE MONDE DIPLOMATIQUE (février 2017)
Cisjordanie, de la colonisation à l’annexion
ARRÊT SUR INFO (20 décembre 2016)
Israël sur la voie rapide pour annexer la Cisjordanie
LE DEVOIR (27 mai 2015)
Nétanyahou veut annexer les colonies
(1146)
S’exprimant au “Economic Club of Washington” [le 7 mars dernier], Netanyahou a esquivé la question de savoir s’il soutient une solution à un ou deux États et a présenté une vision qui ressemble beaucoup à une version perpétuelle et “améliorée” de l’occupation militaire telle qu’elle existe aujourd’hui.
https://www.youtube.com/watch?v=qyYsrTqGPrU
Il faut avoir en mémoire les deux conditions d’Israel avant que le Rais egyytien Anouar Sadate atterrisse à Tel-Aviv le 19 Novembre 1977
1- Pas de retrait des territoire occupés
2- Pas d’allusion à propos d’un Etat palestinien
De nos jours,les deux conditions sont toujours intactes, avec des rajouts au fil du temps
Israël est le seul pays siégeant à l’ONU dont les frontières ne sont pas internationalement reconnues.
http://democratisme.over-blog.com/article-sionisme-115856794.html
Douglas Reed l’avait parfaitement expliqué en 1956 dans “La Controverse de Sion”
Les pulsions et le subjectivisme prédomine auprés des dirigeants israeliens à tel point qu’ils les empéchent de raisonner logiquement et à long terme.
1-Ils évitent de reconnaitre que leur position de force est due principalement au soutien sans condition de l’empire américain qui s’est considérablement renforcé avec l’arrivée de M Trump à la Maison Blanche.
2- Ils refusent de prospecter l’avenir sur un éventuel déclin de leur puissant mentor, en négligeant de ce fait les leçons d’histoire qui témoignent de l’écroulement d’empires colossaux, et la disparition de civilisations d’une beauté architecturale incomparable.
3- Ils ne veulent pas admettre que l’éclipse des USA fausserait tout calcul reposant sur sa puissance.
Mais au lieu de prendre ces paramètres comme base de construction d’un Etat viable à long terme, ils se contentent de miser sur les facteurs actuels qui pourront bien changer de nature dans l’avenir.
Certains vont arguer qu’Israel détient un arsenal militaire conséquent qui lui permet d’imposer sa propre loi. Mais, ils ne prennent pas en considération les changements futurs au niveau régional ainsi qu’international.
Pour se parer contre les aléas historiques, il serait sage de trouver une négociation équitable entre les deux parties, dont l’une est prete -pour le moment- à tout pour proclamer son Etat.
Enfin, il ne faut pas oublier que les alliances nouées à un moment donné, suite à des circonstances particulières, pourront changer de partenaires en fonction de ces changements qui les avaient eux mêmes créées.
L’histoire en constitue la meilleure des preuves