Quelques Critiques sur l’article de Patrick Besson : « Promenade au pays du mollah levant » dans Le Point en octobre 2013
En parcourant Facebook la semaine dernière, j’ai fait la rencontre d’Haméd Ghashghavi. Cet iranien pur sucre n’est pas seulement doté d’une solide plume en français, lorsqu’on aborde certains sujets sensibles un peu spécifiques à la France il donne tout de suite le ton : « J’ai créé la page Facebook : Dieudonné FanIranien ». On déplore souvent la quasi absence d’informations « non-biaisées », en provenance de pays comme l’Iran, alors quand Haméd m’a suggéré la lecture d’un de ses articles, l’idée de le publier sur le site du Cercle s’est imposée avant qu’il n’ait eu terminé de proposer.
L’occasion du séjour de Patrick Besson était belle, pour pointer les travers dans la vision de certains français et rebondir en apportant des réponses assez pertinentes. L’article « Promenade au pays du mollah levant » paru dans Le Point est relativement abjecte, tant par le ton et la teneur, que dans son style vaporeux qui accentue le regard altier que Besson porte sur ceux qu’il rencontre. Il semble parfois vouloir faire de l’humour, en écrivant des choses qu’il est probablement seul à pouvoir comprendre, comme dans : « Le Parsian Azadi Hotel, ancien Hyatt, ressemble aux deux tours du World Trade Center qui se seraient blotties l’une contre l’autre au moment de l’attaque d’Al-Qaïda. Al-Qaïda et François Hollande sur la même ligne antisyrienne ? »
Rien à ajouter, l’article à suivre étant assez long, je laisse Haméd nous faire profiter de son regard, bonne lecture !
Toom
Téhéran le 17 octobre 2013
Tout d’abord je vous demanderai d’excuser mon français. Je n’ai jamais vécu en France, ni fait d’études de la littérature française.
Je suis tout simplement un admirateur de cette langue qui en me fournissant la capacité de suivre l’actualité des pays francophones, a bouleversé une importante partie de ma vie, m’a offert la possibilité de découvrir la diversité culturelle et la pluralité traditionnelle de ses différents pays. Je ne suis qu’un simple admirateur de cet instrument de pouvoir intellectuel. Si je ne savais pas qui a écrit l’article dont je vais vous parler, j’aurais plutôt pensé à BHL, Alain Finkielkraut, Caroline Fourest ou autre philosophe, journaliste, écrivain, cosmopolite, ou transnational.
Isabelle ayant insisté pour que le voyage ait lieu sur le champs, ça a été très mal organisé. Dans le cas inverse, nous aurions pu programmer quelques excursions à Chiraz, Ispahan et Tabriz… Le coup de fil que j’ai passé à Mr. Besson une semaine avant leur voyage n’a pas pu les faire changer d’idée. J’ai dit qu’on était trop pris avec la préparation de la conférence et qu’on préférait ne pas inviter une personne dont on savait à l’avance qu’on ne pourrait pas la recevoir correctement.
Les remarques qui suivent sont d’un point de vue amical. D’après les infos qui m’étaient parvenues, j’avais imaginé que l’auteur était un penseur indépendant. Un individu indépendant et libre comme ça peut être le cas pour un écrivain, professeur d’université, activiste, politicien, artiste, journaliste etc, tout simplement un esprit qui ne soit pas culturellement colonisé, idéologiquement ou psychologiquement aliéné. Je fais partie des gens qui chercheront toujours à connaitre la vérité telle qu’elle est et pas telle qu’on nous la présente.
Comme j’ai déjà rencontré ce malentendu, je tiens encore une fois à préciser que ces commentaires viennent d’un ami, et pas de quelqu’un qui voit tout en blanc et noir.
Je vais donc passer en revue certains points du reportage iranien de Patrick Besson paru dans Le Point, qui me semblent un tout petit peu étranges.
1) « Promenade au pays du mollah levant »
Déjà rien que le titre … pays, on est dans la propagande. On a toujours, dans les medias occidentaux, entendu que l’Iran est une théocratie totalitaire ou encore une mollacratie. Le fait d’appeler l’Iran le pays des Mollahs ne vise qu’à susciter la peur. Donc l’auteur, dès le début, nous montre de quel bord il est.
2) « Je pars pour un pays où les cravates sont interdites »
Cette affirmation était exacte y a 34 ans, du coup on peut sentir un décalage d’une trentaine d’années de la part d’un des écrivains et journalistes les plus en vue de la France actuelle. J’attendais un Mr. Besson un peu plus à jour. Après la réussite de la révolution islamique en Iran, je ne nie pas qu’il y a eu un type d’extrémisme qui rejetait tout ce qui venait de l’Occident. A cette époque les symboles occidentaux étaient interdits, comme l’auteur le dit avec 34 ans de décalage.
Pourquoi donc ?
Comme ça a toujours été le cas les iraniens sont un peuple résistant, non-soumis, on ne voit pas de raison quand un vêtement est à la mode en occident, de le suivre ici en Iran, d’ailleurs personnellement je n’ai jamais compris le sens de porter une cravate, c’est quoi? Un signe de croix?
Heureusement nous avons dépassé la période de l’interdiction en IRAN, alors qu’en France le seul fait de porter un foulard peut poser pas mal de problèmes et même obliger une jeune fille à interrompre ses études d’enseignement supérieur, et on va me raconter que l’histoire française est laïque … des gens comme Eric Zemmour ou Finkielkraut essayent de nationaliser la notion de galanterie, de dire que le foulard est barbare etc … Ça pourrait faire un long article mais ce n’est pas notre sujet.
D’ailleurs combien doit-on payer pour avoir porté une Burqa dans le pays de la liberté, l’égalité et la fraternité ?Si l’auteur faisait un peu de recherche, il n’aurait pas écrit une chose pareille, car ce n’est pas du tout interdit mais ce n’est pas non plus une mode ici. Même mes amis culturellement occidentalisés, qui d’ailleurs dans leur tête rejettent l’occidentalisme (et ce n’est pas négligeable de savoir que certains de ceux qui en apparence, admirent l’occident, gardent l’esprit critique en ce qui le concerne), et beaucoup le vivent mal. C’est sûr que si vous alliez leur demander droit dans les yeux : intérieurement désapprouves-tu le mode de vie occidentale dans lequel, la notion de famille n’a aucune place ? La réponse serait : « Non, pas du tout ».
Pour comprendre quelqu’un, on doit entrer dans son monde et lui parler avec son langage. Cher Besson même ceux qui ne prient pas et ne font pas le Ramadan chez nous, ne portent de cravate qu’occasionnellement, dans les mariages, les soirées qu’ils organisent chez eux.
Pour finir sur ce point par contre il y a une exception, certains iraniens qui vivent en Europe ou en Amérique ont, de manière tout à fait naturelle, l’habitude de porter la cravate même quand ils sont en Iran. Mais à part ça il y a très peu d’iraniens, quelle que soit leur vie idéologique, qui la portent quotidiennement. Le problème avec certains de mes chers amis français c’est qu’ils ont parfois du mal à croire qu’il existe des gens qui ne vivent pas comme eux quelque part sur cette planète.
3) « et dont le fruit préféré des femmes est la grenade »
J’ai demandé à pas mal de femmes iraniennes, elles m’ont dit que ce n’est pas le cas. Je ne trouve pas non plus où l’auteur a pu tirer ce genre d’information erronée.
4) « Une amie française m’a donné le numéro de portable de l’actrice iranienne Golshifteh Farahani, précisant : « Note-le sous le nom de Martine »
Comme si à l’époque de diffusion du clip il n’y avait pas suffisamment de propagande anti-iranienne dans les medias français, je n’ai toujours pas compris la nécessité de mentionner le nom de Farahani dans ce reportage.
Golshifteh Farahani devait penser qu’en France, il y avait un manque d’actrices qui se déshabillent devant la caméra, alors qu’il y’en a plein. Contrairement à ce qu’inventent Mr Besson, et beaucoup d’autres qui sont au courant de cette affaire, pour l’absolue majorité de la société iranienne cet acte n’a pas été admiré du tout. Même ceux qui ne font pas la prière et qui aux yeux de l’auteur sont « laïques » (alors qu’on peut en même temps être musulman pratiquant et laïque) n’ont pas aimé ce fait. Car la femme iranienne a une pudeur naturelle qui ne lui permet pas d’exécuter un tel acte devant une caméra.
A l’heure actuelle je suis dans un cercle d’amis à qui j’ai demandé leur avis sur Golshifteh Farahani, 100% la détestent. Même mon cousin Amin dont le boulot est la diffusion de films américains et occidentaux, qui boit de l’alcool, dit : « la fille iranienne est discrète, je déteste cette fille, dans les sondages sur Facebook, la majorité la déteste ». Il est intéressant, que lorsque Thierry Meyssan a demandé à Amin s’il y avait une guerre, si il y aurait participé, il a répondu « NON, j’irai en Europe ».
Vous voyez cher Besson même parmi ce genre de jeunesse iranienne Golshifteh Farahani n’est pas admirée du tout.
5) « Les femmes au-dessus de 14 ans sont obligées d’en porter un, du coup notre regard se dirige vers les femmes de moins de 14 ans, car elles ont des cheveux »
Comme la phrase citée est bien écrite dans la première page du reportage, il était nécessaire que l’auteur, dans ces lignes-là et non pas à la 4ème page nous parle des filles qui portent le foulard sur la nuque. Si je ne me trompe pas, tout cela est psychologiquement important pour l’image d’ensemble que son lecteur va avoir.
Personnellement comme je l’ai d’ailleurs dit à Mr. Besson, je m’oppose à n’importe quel type d’obligation ou d’interdiction. Je suis contre l’interdiction du foulard en France, en Belgique et d’autres pays européens comme je suis farouchement opposé à l’obligation du port de certaines tenues vestimentaires. Mais si notre cher auteur avait fait la moindre recherche sur cette question, il saurait que la loi concernant le port du foulard est un article de la constitution qui a reçu 98% des votes du peuple.
Ensuite l’auteur dit : « notre regard se dirige vers les femmes de moins de 14 ans, car elles ont des cheveux » comme si celles qui portent un foulard n’en avaient pas. Je me demande si c’est un reportage ou plutôt un texte rigolo ? Si à la plage je vois une fille qui porte un bikini et une autre les seins nus et je vais dire à mon ami : tiens ce matin j’ai vu une fille qui avait des seins.
6) « Le problème, c’est que ce ne sont pas des femmes. L’Iranien, pédophile malgré lui »
Heureusement qu’ici ce n’est pas la Belgique pour avoir un premier ministre pédophile. Je ne tiens pas à ouvrir les vieux dossiers concernant les affaires de pédo-criminalité en France.
7) « Imam Khomeini Airport se trouve à 70 kilomètres de Téhéran »
Information erronée, il se trouve que l’aéroport de l’Imam Khomeini est à 30Km de Téhéran et pas 70km.
8) « J’allume la télé au réveil. Dessin animé. Une jeune Perse pleure parce que son amoureux, qui a dû faire une grosse bêtise, va être décapité »
Même si c’est un dessin animé, tout est psychologiquement étudié pour donner une direction à l’image que le lecteur va avoir à la fin du reportage….
9) « Visite de la résidence d’été de Mohammad Reza Chah. … ce jeune homme moderne qui a pris le passé de son pays en pleine figure »
C’est totalement bizarre que l’auteur ne mentionne pas du tout les procès antireligieux fait par ce jeune homme moderne qui a continué à interdire aux femmes iraniennes de porter le foulard même dans la rue. Lui qui a préféré être le chien de garde des américains dans la région, plutôt qu’un leader libre et indépendant.
Par contre la quasi-unanimité du peuple iranien reconnait les œuvres de son père Reza Chah, au niveau du développement industriel et du progrès de l’Iran, mais son problème à lui, comme son fils d’ailleurs, était le fait d’être antireligieux. Reza Chah était un homme comme Bourguiba en Tunisie, il se battait pour que son pays soit développé, mais en négligeant la composante religieuse de la société.
10) « Il jette un bref regard sur mes chaussures et je comprends qu’il pense à ses tapis. Les Iraniens sont amoureux fous de leurs tapis, qui ne sont pourtant pas volants. »
C’est assez étonnant que Mr. Besson dise ça. Car en fin de compte il ne pensait pas précisément à la propreté de son tapis.
En Iran, comme on fait notre prière sur des tapis on quitte ses chaussures. Je ne comprends pas comment on peut prétendre avoir une maison propre alors qu’on rentre dedans avec des chaussures qui ont parcouru des milliers de mètres pendant la journée. Si on résume pour un français cultivé et civilisé, y a deux raisons : faire la prière, et garder sa maison propre.
11) « vendredi pacifique »
Quand dans le texte il parle de vendredi, ça aurait été une bonne idée de mentionner aussi que la plus grande prière collective au Moyen-Orient a lieu chaque vendredi à l’université de Téhéran. Si ce vendredi-là il allait à cette université il aurait vu des jeunes rasés, et totalement acceptables (du point de vue d’un français) qui y participaient.
12) « Nid d’espions »
Quant au Nid d’espions (ambassade des États-Unis à Téhéran) les documents prouvent qu’à l’époque, les activités des fonctionnaires de cette ambassade étaient de l’espionnage, heureusement sur ce point-là on est en avance d’une trentaine d’années. On n’a pas dû attendre 34 ans et l’affaire d’Edward Snowden pour comprendre que les systèmes de renseignements américains font de l’espionnage économique en écoutant les conversations téléphoniques des citoyens du monde entier.
A ce propos je conseille à mes chers amis, y compris l’auteur de l’article, de voir le clip que l’un des invités de notre récente conférence à Téhéran, a fait, renseignez-vous sur Ken O’keeffe pour savoir que ce n’est pas un simple auteur qui fait des articles sur Le Point.
13) « Les hommes n’ont pas le droit d’aller dans le wagon des femmes »
Beaucoup de mes amis français, y compris l’auteur, m’ont dit, si un jour en France on propose la séparation entre les hommes et les femmes, il y aura beaucoup de femmes qui soutiendront cette initiative.
Ce n’est pas une manière d’interdire aux hommes l’accès au wagon des femmes, mais par contre c’est une façon de respecter les femmes dans notre société. Pour expliquer les 2 parties dans le métro : une partie mixte où il y a des femmes et des hommes, et une partie uniquement pour les femmes qui préfèrent ne pas être dans la partie mixte. Cette initiative était d’ailleurs la bienvenue chez les femmes iraniennes, y compris celles qui boivent whisky et vodka et qui bien évidemment ne pratiquent pas la religion.
14) « Ça doit être infernal d’avoir un chagrin d’amour en Iran »
Cette partie-là donne l’idée aux lecteurs que les jeunes vivent dans une absolue dictature qui ne leur permet pas la moindre jouissance de leur vie. La liberté n’est pas une qualité absolue mais totalement relative. Tenez par exemple, en France, y a certains sujets qu’on connaît tous, sur lesquels on n’a pas du tout le droit de s’exprimer. Même si on a le droit de profaner une église les seins nus, peut-on simplement interroger sur la Shoa ?
Les français le savent bien, dès qu’on évoque le sujet, on est un négationniste titati, tatata….Je ne suis pas historien mais je trouve quand-même extrêmement inattendu dans un pays qui prétend être l’un des plus libres dans le monde, dont une partie du slogans est LIBERTE, où quelqu’un qui a passé toute sa vie à faire des recherches historiques, n’est pas autorisé à poser quelques questions sur un évènement remontant au milieu du 20ème siècle.
15) « À Téhéran, nos puces de Montreuil ou de Saint-Ouen se tiennent dans un parking où se pressent, au sens propre du terme, les citadins. Ici, pas de séparation entre les hommes et les femmes, tous collés les uns contre les autres. A croire qu’ils viennent pour ça. »
C’est véritablement caricatural l’image que l’auteur essaye de donner des iraniens.
On peut déplorer que Mlle Neda, la guide du séjour par laquelle Mr Besson était intéressé, n’ait pas fait son travail correctement. (Je tiens à bien préciser qu’il n’y a pas de mal à ce qu’une fille plaise à un homme, j’étais moi-même intéressé par Modjeh, une iranienne francophone et mince que Mr Besson m’avait présentée).
Il suffit de faire un tour dans les cafés de centre-ville comme ceux du Nord de Téhéran pour voir des centaines de jeunes qui sortent ensemble ; soit en groupe d’amis, soit des amoureux qui tiennent l’un le bras de l’autre. Si on ne sait pas que ce sont les rues de Téhéran, on penserait plutôt à l’avenue des Champs-Élysées. La différence est dans les tenues vestimentaires. La majorité de ce genre de filles portent un pantalon, un foulard, une chemise et quelques fois un manteau jusqu’au-dessus des genoux (ces vêtements sont tellement serrés et courts qu’il n’était pas difficile pour Mr Besson de voir leurs muscles, des fois je me dis qu’il aurait mieux valu ne rien porter). Je suis très heureux de ne pas être né dans un pays où il y a plein de Moulin Rouge.
16) « montre sa superbe chevelure brune ; c’est le signe de la révolte chez les jeunes femmes voulant jouir d’une beauté qui leur a coûté cher »
L’auteur est apparemment venu en Iran pour une étude sur la beauté des filles iraniennes.
17) « l’École de Massumieh »
La période primaire est de 6 ans. La première année on enseigne la lecture du Coran. Les années suivantes, les étudiants vont passer des examens d’interprétation des versets coraniques. Tout au long des trois premières années ils étudient la littérature arabe. La 2ème tranche de ces 6 ans, ils étudieront la jurisprudence et les principes de la jurisprudence, ainsi que le commentaire de certaines parties de la tradition prophétique, son utilité et son application dans la vie quotidienne.
J’imagine que pour un lecteur français la description d’un tel endroit n’est pas sans importance, ça semblait être le cas pour Mr. Besson. Par exemple quand le directeur de cette école lui a expliqué que des fils de familles riches intègrent ce genre d’école, ou encore que le niveau académique des étudiants de première année équivaut largement un Bac+4 etc. Les étudiants sont hébergés dans le même dortoir dans le même complexe où ils accomplissent leur études. Quand on est entrés sans prévenir dans une chambre, si je me trompe pas, Mr. Besson était quand-même un peu étonné de la modestie de l’étudiant et de la simplicité dans laquelle il passerait une partie inoubliable de sa jeunesse.
Il est certain que ces informations ne sont pas forcément toutes intéressantes pour un français mais afin d’offrir une vue générale, on peut parler un peu de tout.
18) Ce n’est pas parce qu’on est né à Qom qu’on sera forcément étudiant à Massumieh. Il y a beaucoup de jeunes occidentalisés, même dans cette ville religieuse. Donc pas de place à l’inquiétude pour l’auteur, même si il était né à Qom.
19) « On tape la porte de la maison de l’Imam Khomenei, il n’ouvre pas »
Bon je ne suis pas un spécialiste de la littérature française mais il me semble qu’une telle phrase donne une mauvaise impression. Voilà une petite explication qui éclaircira la situation dans laquelle nous nous sommes trouvés : Il était environ 14h quand on a pris la direction du restaurant, un ami iranien nous a proposé de visiter la maison de l’Imam Khomenei, on a décidé de s’y arrêter un peu. Il se trouve qu’elle a été transformée en musée et qu’il est ouvert de 9h à 13h et de 17h à 19h.
20) « Ces religieux : toujours à dire du bien d’eux-mêmes – femme divorcée de plus de 60 ans »
Dois-je rire ou le prendre au sérieux ?
Puis-je demander pendant une semaine à Téhéran ce qui a fait sentir à Mr Besson que les religieux disent toujours du bien d’eux-mêmes ? Si la mémoire de son excellence ne lui fait pas défaut, lorsqu’on était sur la route de Qom, j’ai fortement critiqué certains iraniens qui travaillent à instrumentaliser la religion, comme d’ailleurs certains en France essayent de contourner les vrais débats des banlieues en faisant croire que le problème est religieux, et pas économique et sociale. En tant que membre d’une religion qui mène un débat intercommunautaire, l’auteur n’est pas capable de l’assimiler.
21) « elle espère aller travailler un jour à l’ambassade d’Iran à Paris, où sa beauté et son humour amélioreraient l’image de son pays en France »
MORT DE RIRE
Si l’un des écrivains du Point croit que c’est en montrant la beauté d’une fille que l’image d’un pays possédant 10,000 ans de civilisation, une richesse culturelle et une rigueur intellectuelle, va s’améliorer, je n’ai rien à ajouter.
22) « Neda fut de ces nombreuses Iraniennes qui allèrent crier leur joie de dire adieu à M. Ahmadinejad sur une place du centre-ville, le soir du scrutin »
C’est marrant quand-même la vision de l’auteur sur la jeunesse iranienne. Je me demande pourquoi Mr. Besson n’a pas récolté l’avis de certains étudiants de l’école de Massumieh sur Mr. Ahmadinejad. De plus, je lui ai totalement expliqué les raisons pour lesquelles le peuple a élu Dr. Rouhani, pourquoi certains haïssent Ahmadinejad (en comparaison, il n’est pas aussi détesté que Sarko), et pourquoi certains l’admirent.
Une des raisons capitales c’est qu’après sa venue au pouvoir, il a coupé les mains de quelques ex-responsables de l’économie nationale. Un des exemples les plus touchants est le cas de la famille de Hashemi Rafsanjani, ses enfants croyaient que puisque leur père était un responsable, ils pouvaient tout faire sans avoir à rendre de comptes. Ahmadinejad a décidé de ne pas baisser le front (comme le dit, l’un des comiques les plus géniaux depuis Charlie Chaplin, Dieudonné M’bala M’Bala) devant ces gens-là. Il s’était créé comme une sorte d’ennemi intérieur, ils avaient collaboré, exprès ou pas, avec l’ennemi extérieur (les auteurs des sanctions américano-européennes). Ils ont fait en sorte qu’Ahmadinejad ait l’air d’être à l’origine de tous les problèmes économiques du pays. Ensuite certains sont sortis dans la rue en criant adieu Ahmadinejad.
C’est bien de mentionner que Neda criait Adieu Ahmadinejad, mais c’est intellectuellement malhonnête de ne pas dire un mot sur le fond.23) « Rêve Français »
Les medias sionistes depuis les États-Unis jusqu’à l’Europe réussissent tellement bien à diaboliser des pays comme l’Iran, la Russie, le Venezuela etc, que quand une personne vient ici, entre l’aéroport et l’hôtel, 90% de la propagande qu’elle a reçue contre l’iran, se dissipe. Peu importe si vous m’appelez conspirationniste ou ce que vous voulez, c’est une réalité, si vous voulez fermer les yeux, c’est autre chose.
C’est le cas inverse de l’effort américano-sioniste concernant le domaine de l’invasion culturelle : Hollywood essaye de donner à l’occident et aux États-Unis l’image d’un paradis. A tel point, comme c’était le cas pour Malcolm X, que certains jeunes en Orient et dans les pays arabo-musulmans, ont dans la tête l’image d’une vie parfaite là-bas, comme si il n’y avait pas le moindre souci financier. L’image selon laquelle en arrivant à l’aéroport d’Orly, on nous donne les clé d’une voiture et l’adresse d’un bureau… cette image idéale se casse quand un jeune oriental voyage en Occident. Il y a 1 an, ça a été le cas d’un de mes amis iraniens qui était étudiant chez Kiarostami (le réalisateur iranien internationalement connu). Il rêvait de l’Italie, ce que je lui disais n’était pas convaincant du tout. Après y avoir passé un mois, il m’a parlé sur Facebook, disant que j’avais raison …
Je termine avec cette phrase d’un intellectuel américain qui a dit : « Ça s’appelle le rêve américain parce que vous devez être endormi pour qu’il se réalise. »
24) « La révolution islamique n’est plus qu’un bruit de fond, loin derrière le lecteur CD. »
Bien dit pour que le lecteur français continue à croire les mensonges des medias occidentaux sur l’Iran.
25) « Il a quitté la salle, prétextant un rendez-vous. »
Je suis véritablement étonné. arrivés à 14h, on est resté jusqu’à 15h30.
Mr. Besson posait des questions et Dr.Rouhani répondait. C’est vrai que c’était bizarre pour lui qu’un écrivain français s’intéresse à faire un reportage sur l’IRAN, sans avoir lu un livre sur ce sujet, mais il nous a bien accueilli et avec patience répondant aux questions du journaliste. C’est après avoir passé 1h30 de conversation qu’il nous a dit que la durée de RDV était normalement d’une heure et qu’il était resté 30min de plus pour répondre à plus de questions de la part de Mr. Besson. L’écrivain français qui posait des questions l’une après l’autre, a demandé que l’accompagnant de Dr. Rouhani reste un peu, s’il le pouvait.
26) « Je vois enfin les cheveux »
Heureusement qu’il n’a pas quitté l’Iran sans voir les cheveux d’une dame.
27) « si longtemps que les enfants iraniens n’ont pas entendu une langue étrangère »
C’est aussi décevant pour les enfants français de ne pas entendre certaines langues étrangères. Toujours cette arrogance Américano-européenne; quand on parle d’une langue étrangère il s’agit surement de l’anglais ou français. Je sais que la colonisation française a, tout au long de l’histoire, eu la gentillesse de laisser la langue française dans les pauvre pays colonisés. On garde toujours en mémoire que ces processus de colonisation étaient, de tout temps, dans une attitude humanitaire afin de civiliser les peuples d’Afrique noire comme ceux du Nord de l’Afrique, et leur offrir une dimension « culturelle », et qu’on se dise bien qu’aucune entreprise française n’a jamais ravagé le sol de l’Afrique.
Ce que je pense personnellement sur le plan de l’apprentissage des langues : grâce à la Tunisie j’ai appris 2 langues dont je savais rien, et amélioré une troisième langue.
La langue c’est le pouvoir, le pouvoir d’être libre, de bien s’exprimer, de s’expliquer, quand on s’exprime correctement on est respecté. Pourquoi la connaissance de langue est-elle aussi fondamentale ? Car chaque langue peut intellectuellement nous fournir une nouvelle personnalité. Ce que j’entends par personnalité : une nouvelle culture, civilisation, histoire, littérature, connaître de nouvelles personnes, qui ne raisonnent idéologiquement pas comme soi. Ça procure une richesse culturelle et même religieuse. On fait des échanges, ce qu’ils ont de bien que nous n’avons pas et réciproquement. Dans le monde actuel on essaye d’avoir un horizon de plurilinguisme, la multiplicité des langues. A ce niveau on voit que la connaissance de la langue est fondamentale pour participer et avoir une contribution sociale.
Notre pays n’a jamais été colonisé mais je ne suis pas de contre l’apprentissage des langues, sinon comment pourrions-nous expliquer à ceux qui veulent nous imposer un modèle à l’inverse de notre identité nationale, la diversité culturelle et la pluralité traditionnelle et sociale qui existent dans notre pays.
Ceci dit, à Téhéran comme les autres villes iraniennes il y a beaucoup d’écoles, ayant également des enseignants éduqués en Europe, qui propagent officiellement la connaissance de l’anglais, du français, de l’espagnol, l’allemand etc. Donc ceux qui le décident, inscrivent leur enfants dès le primaire, dans ces écoles-là.
28) « Si la police t’attrape sans, c’est 1 000 euros » ?
Comme l’auteur cherche plutôt à visualiser les petites filles de 14 ans que faire un reportage sérieux, on n’est pas très étonné du niveau de créativité, notamment quand il invente de toutes pièces les chiffres avancés. Il aurait facilement trouvé sur place un ou plusieurs spécialistes à consulter sur ce genre de sujet.
Et pour info, en France pour la Burqa c’est combien ? (au nom des valeurs républicaines bien sûr)
29) « c’est de cette personne désinvolte, élégante, laïque, anticonformiste, dépensière, cultivée »
Comme j’ai déjà évoqué l’image que l’auteur ou plutôt l’inventeur a dans sa tête, soit on est libéral, élégant, moderne, cultivé, éduqué, soit on est religieux, arriéré, analphabète, démodé et barbare … Comme en Europe on n’a pas encore pris la conscience qu’il y a des européens de confession musulmane, en Iran également certains ont toujours du mal à croire qu’une personne peut être en même temps spécialiste de la sociologie française, comédienne, avoir un esprit ouvert, modéré et également posséder une dimension religieuse dans sa vie privée.
Ce qui est problématique au niveau social, c’est un regard unidimensionnel qui ne peut pas concevoir l’existence d’une personnalité multidimensionnelle.
Je peux être intéressé par la culture française et faire des choix selon la culture qui m’a été léguée, je peux choisir d’écouter Douce France de Charles Trenet, et pas forcément de regarder certains films dans lesquels il y a de la pornographie et de la violence, suis-je pour autant barbare ou rétrograde ?
Pourquoi actuellement en France les gens ont-ils tant de mal à croire qu’il existe des jeunes intellectuellement compétents, qui ont l’expérience de vivre dans des sociétés occidentales, en continuant à croire en leur tradition, culture et origine. Il est vrai que la société iranienne doit faire face à l’attitude de certains qui, souvent influencés par un vent qui vient de Paris ou de Londres, disent : « Moi je suis libre ! » et vous, vous dites : « J’ai quelques doutes sur ta liberté ! ». Attention, je ne dis pas que tout ce qui vient de l’occident est néfaste, si c’est votre pensée, que vous l’avez construite et développée avec le temps, ça n’a rien à voir, mais si on se met à penser comme ça car certains en Occident pensent de cette façon désolé de le dire mais c’est une pensée d’aliéné.
Pour pouvoir discuter avec ceux qui possèdent une idée autre que la sienne on doit accepter qu’il y a des gens dans la société qui ne pensent pas forcement comme nous, on leur doit la tolérance et la conviction qu’ils existent. On ne peut pas nier leur existence d’un point de vue physique. Le deuxième point c’est de leur accorder idéologiquement une chance de nous faire face. Il faut être capable de respecter ceux avec qui on a des divergences, quand ils sont ouverts au dialogue dans un cadre de respect mutuel.
30) « Être le seul touriste français dans le métro de Téhéran construit par la France »
Ha! Ha! Ha!
Quelle arrogance ; dès qu’il y a un métro quelque part dans le monde c’est la France qu’il l’a construit. La RATP était une des sociétés qui ont accompli l’étude et la gestion du projet du métro de Téhéran, il y a 20 ans. Mais le métro a été construit par des ingénieurs iraniens.
En conclusion :
Ce qui aurait pu/dû être dit mais ne l’a jamais été en raison de la propagande anti-Iranienne du gouvernement français:
1. Quand on était au bureau du Dr. Rouhani et que Mr Besson a mentionné le sujet de la liberté d’expression, ils ont amené des journaux de gauche comme de droite qui critiquaient fortement le gouvernement de Mr. Ahmadinejad à son époque, lui qui était un président conservateur et pas réformiste au sens littéral du terme.
Le jour même j’ai proposé à Mr. l’écrivain qu’on aille acheter certains journaux et des magazines qui parlent de tout et de rien. Ceux qui informent les gens sur les détails du cinéma iranien ou hollywoodien, leur situation familiale, avec qui ils sont en couple, comment ils vivent etc, d’autres sur la situation économique de l’Iran, d’analyses du commerce en occident, un qui est spécialisé dans ce qui est culturel, une autre qui en comparant notre société et l’occident essaye de faire apparaître les problèmes sociaux, une autre dans lequel on peut trouver n’importe quelle info détaillée sur la vie privé des joueurs de football de l’équipe nationale, comme ceux des ligues 1 ou ceux des ligues d’Europe.
Mais comme il n’est pas programmé que les lecteurs du Point connaissent ce genre d’info « humanisantes » sur l’Iran, notre cher auteur a préféré faire un tour dans le Bazar.
2. Quand on était dans le tombeau de Fatima, la sœur du 8ème Leader du Chiisme, Mr. Besson voulait rester plus de temps malgré une chaleur extrême. Il m’a dit qu’il y avait une bonne ambiance, et qu’il voulait rester un peu plus. Il ne pensait certainement pas se convertir immédiatement, mais on aurait pu croire que la spiritualité ne le laissait pas indifférent.
3. Comme l’auteur s’est intéressé à ce que disait Nadaet Mojdeh, ça n’aurait pas été mal de dialoguer un peu avec un jeune d’un autre courant de pensée afin de ne pas avoir un jugement unilatéral. Je vais donc expliciter certains points dont la compréhension n’était manifestement pas facile pour l’auteur.
Un des points qu’on trouve dans son texte c’est la guerre Iran-Iraq.
Il faut peut-être le dire, pendant 8 ans, juste après la réussite de la révolution islamique d’Iran, les États-Unis, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la Russie, à travers l’Iraq ont attaqué l’Iran. Les responsables américains, y compris Doland Rumsfeld, ont promis à Saddem Hussein que la guerre durerait 6 mois au maximum. Des dizaines de livres ont été rédigé sur le sujet des 1200km frontière commune entre Iran et l’Iraq, comment se fait-il qu’un peuple résiste 8 ans devant l’Occident et l’Orient sans perdre même un centimètre de sa terre ?
Pourquoi d’ailleurs l’appelle-t’on la sainte-défense ?
Savez-vous que l’Iran est un pays qui n’a pas attaqué un autre pays depuis au moins 200 ans ?
Depuis plus de trois décennies, ils ont essayé par tous les moyens d’isoler l’Iran ; les sanctions économiques, l’invasion culturelle, les menaces militaires etc.
Ce n’est pas comme en Tunisie, en Algérie, au Maroc ou dans d’autre pays consommateurs que la France a colonisé depuis des années. En Tunisie dès qu’on sent le besoin pour un produit, on entre dans un Carrefour, un Monoprix, un Champion ou encore d’autres magasins français, on voit déjà pour chaque produit, plusieurs marques occidentales qui existent.
Alors qu’ici en Iran, au début de la révolution, quand on avait besoin de quelque chose qu’on ne trouvait pas, il n’y avait qu’une seule solution, et c’est comme ça que « grâce aux sanctions », une grande créativité est née.
L’Iran, depuis 30 ans, s’est beaucoup développé économiquement, industriellement, militairement, scientifiquement et même politiquement.
Sur la question nucléaire, on a dit, redit, prouvé et reprouvé que l’exigence de l’État Iranien est tout simplement dans le cadre des lois internationales. C’est quand-même paradoxal que les seuls à avoir véritablement utilisé des bombes nucléaires sur des civils, aient de l’inquiétude vis-à-vis du programme nucléaire iranien qui est absolument pacifique.
Le plus drôle c’est que l’état criminel, dictatorial et illégal d’Israël, qui depuis 60 ans massacre et torture un peuple, a le droit d’avoir 200 bombes atomiques, alors qu’il n’a signé ni le NPT (The Treaty on the Non-Proliferation of Nuclear Weapons ou Traité de Non-Prolifération des Armes Nucléaires) ni aucun accord international sur les activités nucléaires.
Mais la question est la suivante : est-ce que le dossier nucléaire iranien est véritablement inquiétant pour les États-Unis ? D’après plusieurs rapports et investigations des systèmes de renseignements américains la réponse est à 100% NON. Leur problème n’est qu’un seul mot : l’independence.
En général il ne leur est pas acceptable qu’un pays soit politiquement et économiquement indépendant de ce système sioniste, capitaliste et mondialiste.
Comme ça a été dit pendant les récents débats présidentiels, un des responsables européens qui, à l’époque, a été l’un des négociateurs du G5+1, a écrit dans ses mémoires que leur but était :
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L’arrêt immédiat des activités nucléaires de l’Iran
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La fermeture des usines liées à la question nucléaire
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La destruction de ces usines
Je me rappelle qu’à l’époque ils ont même exigé l’interdiction de l’enseignement de la physique nucléaire dans les universités iraniennes.
Donc c’est clair comme la lune, leur souci n’a jamais été la question nucléaire. D’ailleurs à ce propos il me parait bizarre que ceux qui prétendent être civilisés et cultivés, pendant 4 ans (2ème guerre mondiale), ont tué plus de 20,000,000 de civils et 40,000,000 militaires, violé 2 millions femmes en 3 mois, s’inquiètent pour un pays qui n’a agressé aucun de ses voisins durant 2 siècles, au lieu d’un pays qui se trouve à quelques dizaines de kilomètres plus loin.
Comme on voit le résultat de la démocratisation américaine et de la liberté occidentale en Iraq et en Afghanistan depuis des années 2000, on peut se douter que ce n’est pas pour l’intérêt de l’humanité, les drones avec bombes qui tuent femmes et enfants innocents en sont une illustration de plus.
C’est franchement comique que l’administration américaine qui depuis 10 ans, au nom de la démocratie, tue le peuple dans la région et vole leur pétrole et leur richesse pour les rendre libres, accuse l’Iran d’intervenir dans les affaires de l’Amérique latine. depuis que l’ex-président Hugo Chavez avait invité l’ex-président Ahmadinejad à visiter le Venezuela.
Qu’est-ce que le Chiisme ?
Ce qui est indiscutable pour le chiisme :
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Le Saint Coran, est le même Coran que celui des musulmans sunnites.
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Le Prophète, dernier messager de Dieu, Muhammad Mustafa, Que la bénédiction de Dieu soit sur lui.
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L’Amour de la famille du Prophète dans laquelle on puise la tradition prophétique et logiquement de ceux qui ont vécu avec le prophète à l’intérieur de sa maison, ET à l’extérieur qui connaissent sa tradition encore mieux que les autres.
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Le respect absolu de ses accompagnants et Aysha, la femme du prophète.
Ensuite on n’a pas à islamiser la modernité ou moderniser l’islam, islam est une loi, un système de vie, une législation, qui est compatible avec n’importe quelle époque, et on doit essayer d’avoir une vue claire et juste de la Charia et de son application, c’est tout.
J’ai rarement vu des sunnites qui avaient un problème avec le chiisme comme je viens de le définir. Il ne faut pas généraliser mais c’est vrai qu’il existe des personnes qui au nom de Chiisme insultent les accompagnants du prophète ou encore certains membres de sa famille. En Iran Dieu merci ce n’est pas le cas.
Je vous donne un exemple vraiment simple.
A = { B,C {E,F}}
Pour que l’élément E puisse faire partie de l’ensemble C, il doit forcément faire partie de l’ensemble mère A.
Si l’élément E n’appartient pas à l’ensemble A, en il ne peut pas être membre de l’ensemble C.
Avant même de qualifier une personne comme chiite ou sunnite, il faut d’abord se poser la question : « est-t-elle musulmane ? ». Si elle commet un acte anti-islamique (insulter les proches du Prophète) par définition elle n’est pas musulmane.
Littéralement donc, on ne peut pas être fanatique, extrémiste, terroriste, et se qualifier comme musulman, car l’islam est une religion de paix qui par principe renie le fanatisme, l’extrémisme et le terrorisme.
Or au sud et à l’ouest de l’Iran, y a des villes entièrement sunnites, et alors ? Ce n’est pas un sujet tabou, au Parlement iranien y a des députés sunnites, comme y a des députés chrétiens et juifs. Le Président de la République, lui-même, possède un conseiller sunnite.
D’après les études des différentes idéologies il y a une chose importante principale qu’on doit tous savoir; c’est qu’il y a deux groupes qui utilisent n’importe quel outil pour mettre la Fitna (discorde) entre les chiites et sunnites:
1. Les Wahhabites (exemple : le Talebanisme et l’islam d’Arabie Saoudite, Ben Laden, qui n’ont rien à voir avec le Sunnisme) ils ont des ressources financières énormes (l’Arabie Saoudite les soutient actuellement à hauteur de 12 milliards de dollars),en propageant des livres, en équipant des groupes sur le net…
Comme je l’ai entendu à plusieurs reprises de la bouche de ceux qui étaient au courant de cette affaire, après la révolte en Tunisie (2014) on a appris la venue de 2 bateaux remplis de livres Wahhabites (venus d’Arabie Saoudite) qui ont été livrés en Tunisie.
En un mot, le Wahhabisme et le Salafisme sont des déviations complètes de l’Islam et c’est historiquement un projet sioniste visant à diviser les peuples et semer la confusion, qui est actuellement mis en application à travers les autorités saoudiennes, et qui, j’insiste encore une fois, n’a rien à voir avec l’Islam sunnite que propagent les gens comme Tariq Ramadan.
2. Les Sionistes : Sans commentaire
Pour beaucoup de français qui imaginent que le fait d’être chrétien, juif ou musulman sunnite est un crime chez nous, il peut-être intéressant de découvrir qu’en Iran il y a 70,000 mosquées dont 10,000 sont dédiées aux musulmans sunnites alors qu’ils ne constituent que 7% de la population iranienne (5 millions).
Donc en moyenne pour 500 musulmans sunnites, il ya une mosquée alors que pour les musulmans chiites c’est 1100 personnes par mosquée. (66 millions de musulmans chiites).
En ce qui concerne les iraniens de confession chrétienne qui représentent 150,000 personnes, il y a 300 églises. Ce qui fait une église pour 500 chrétiens.
Dans le parlement iranien il y a 2 députés de la communauté chrétienne iranienne (Un pour les chrétiens du Nord de Téhéran et l’autre pour ceux du Sud).
À moins que vous ne me demandiez pourquoi les chrétiens d’Iran sont si peu nombreux, vous voyez donc que les minorités religieuses ont bien leur place dans la constitution de la République Islamique d’Iran. Je ne sais pas si c’est le même cas en France, à part bien sûr les lois d’interdiction du voile islamique et de la Burqa !
Pour ce qui concerne le cas du judaïsme en Iran, les juifs existent en Iran depuis 3000 ans.
Après la révolution islamique d’Iran, cette minorité religieuse a été introduite dans la constitution du pays et ils possèdent un député au parlement iranien. Même pour ce qui est de l’éducation nationale, les juifs ont la possibilité d’inscrire leurs enfants dans des écoles juives pour avoir un apprentissage basé sur les enseignements hébraïques.
Si notre cher auteur avait fait une minuscule recherche, il ne s’est pas donné la peine de poser la question, il aurait constaté que les juifs ont leurs propres écoles, des complexes culturels, des organisations pour la jeunesse, pour les femmes et pour les personnes âgées, une bibliothèque, des amphis pour les réunions et les fêtes et même des magasins afin d’avoir les produits aux normes du judaïsme. Ils possèdent également leurs propres magazines afin de diffuser les informations de la communauté juive d’Iran. Pour les affaires sportives il en va de même.
Dans les articles 12, 13 et 14 de la Constitution de la République Islamique d’Iran, on a bien expliqué les droits des musulmans sunnites, et on a bien reconnu et réservé les droits des fidèles du Christianisme et du Judaïsme.
A Qazvin, se trouve le tombeau de 4 prophètes juifs : à ce propos je vous conseille fortement de ne pas rater la vidéo qui parle de la situation des juifs en Iran (faite par un français je pense) : http://www.youtube.com/watch?v=hRuRj0KobKg
Haméd Ghashghavi
http://www.facebook.com/hamed.ghashghavi5
http://www.facebook.com/dieudonne.fansiraniens
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Alain Soral, une “personnalité indépendante”? Vu ces liens avec un certain parti (la troisième force politique du pays), vu la manière dont il a défendu Bachar El Assad, on peut sérieusement en douter. J’imagine qu’en Iran, il se trouve aussi des crédules pour promouvoir les occidentaux relayant les vérités officielles de leur gouvernement iranien (en lieu et place de celles de leur gouvernement à eux, capice?)